La coopérative multinationale vient d'ouvrir sa 28e unité de production. Elle est présente sur quatre continents : en Europe, au Moyen-Orient, en Asie, en Afrique, en Amérique du Nord et du Sud. Même si elle tente de soutenir les élevages locaux, les quantités et la qualité du lait en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient sont insuffisantes et risquent de le rester longtemps. Par conséquent, une partie du lait de ses adhérents coopérateurs allemands, belges et néerlandais est transformée en poudre en Europe pour rejoindre les usines asiatiques et africaines. Afin de satisfaire la demande mondiale croissante en fromages, beurre et poudre de lait, la coopérative attend avec impatience la fin des quotas. Elle compte sur le potentiel de production de ses 15 000 adhérents européens, auxquels elle vient d'attribuer un prix du lait à 400 €/t en juin dernier (hors primes). Soit en moyenne 369,50 €/t depuis un an, sans compter la distribution de résultats.
Du vert au verre
Afin de prévenir toute contestation relative à cette future intensification, elle construit une stratégie de communication, « Route 2020 », autour du développement durable. Autrement dit, produire plus mais mieux, From the grass to the glass (traduisez du champ au verre). Plusieurs mesures incitatives sont proposées aux éleveurs. Depuis 2012, une prime au pâturage de 5 €/t de lait est versée à ceux qui sortent leurs animaux 120 j/an, 6 h/j. 75 % des élevages l'ont sollicitée, les conditions n'étant pas trop contraignantes. FrieslandCampina y a consacré, en 2012, 45 millions d'euros. Le lait en question est labélisé. « En bout de chaîne, c'est au consommateur d'accepter de payer un peu plus cher les produits laitiers durables », explique Jan Willem Straatsma, chargé du développement durable. La coopérative soutient également ses adhérents dans la création d'unités de méthanisation ou d'éoliennes. Double avantage pour les producteurs qui se constituent une autre source de revenus, et pour la coopérative qui leur achète l'électricité produite afin d'alimenter ses usines. L'année dernière, 40 % de l'électricité consommée par les usines provenaient des membres de la coopérative. À l'horizon 2020, ce sera 100 %. « Nous ne le faisons pas seulement pour satisfaire la demande du marché. Nous prenons nos responsabilités pour la pérennité de notre entreprise, en espérant devenir un modèle pour d'autres », affirme Jan Willem Straatsma.
NADIA SAVIN
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