Sous l'impulsion de la FRSEA bas-normande, 70 à 80 producteurs - essentiellement des adhérents d'Agrial - se sont rassemblés devant le siège du groupe coopératif à Caen (Calvados), le 25 juin. Sa branche lait collecte 950 Ml pour CLE-Bongrain. « Au deuxième trimestre, Agrial verse 51 €/1 000 l (1) en plus du prix de base calculé avec les indicateurs de marché [NDLR : comme CLE-Bongrain auprès de ses propres livreurs]. Le compte n'y est pas. Il manque 24 € pour atteindre les 75 €/1 000 l de hausse », lancent-ils. Et les manifestants de rappeler qu'elle vise à compenser, au deuxième trimestre, l'augmentation de leurs charges. « C'est le résultat de la médiation engagée à la demande de la FNPL. Elle nous revient de droit. Ensuite, au second semestre, les indicateurs de marché prendront le relais. »
Les industriels ont une interprétation bien différente. La réponse d'Agrial l'illustre bien.
Dialogue de sourds
« Les hausses du deuxième trimestre s'appliquent à l'intérieur des indicateurs et non au-delà. Les discussions avec les GMS reposent sur un prix moyen de base 2013 estimé à 340 €/1 000 l, soit 25 € de plus qu'en 2012. » En d'autres termes, même s'ils sont intégrés dans les prix d'avril, mai et juin, les 51 €/1 000 l de hausse de CLE-Bongrain via Agrial sont raisonnés comme des avances. Pour le lait de juillet, le prix de base d'Agrial devrait être à 345 € contre 361 € à partir des indicateurs. Le remboursement des avances du premier trimestre continue (6,27 E). Celui du deuxième débute. « Vous avez encore un peu de temps pour réfléchir », réagissent les producteurs. Sous-entendu : « Nous serons moins complaisants la prochaine fois. » Les « Lactalis » ont défendu la même revendication le 27 juin face au Lavallois qui propose un prix annuel moyennisé comprenant la hausse de 25 €. « Cela signifie oublier l'accrochage avec le prix allemand qui s'oriente vers une moyenne annuelle à 360 ou 370 €, et la flexibilité additionnelle qui est positive », contestait la veille l'union des groupements Unell.
CLAIRE HUE
(1) Pour juin sera appliqué + 8,40 €/1 000 l sur le prix de base bas-normand. Des 329,54 € atteints seront déduits 6,27 € (valeur moyenne calculée), premier remboursement de l'avance de trésorerie du premier trimestre.
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