Par quatre-vingt-huit voix pour, six contre et deux abstentions, les délégués de Terra Lacta ont accepté le rapprochement avec Bongrain. Il se traduit par un contrat sur vingt ans portant sur 700 Ml de lait de vache et 130 Ml pour les chèvres. D'ici au 1er octobre, production et commercialisation seront réorganisées par métier. Ainsi, Les Fromageries Lescure, dont le siège sera basé à Poitiers (Vienne) et le capital partagé entre 51 % à Bongrain et 49 % à Terra Lacta, géreront les trois sites de production de fromages de vaches : Saint-Loup (Deux-Sèvres), Saint-Michel-en-l'Herm (Vendée) et Caussade (Tarn-et-Garonne), ainsi que celle de Bougon (Deux-Sèvres) en chèvres. La production de Saint-Saviol (fromage à pâte molle, Vienne) rejoindra temporairement cette nouvelle entité avant d'être ramenée, à terme, dans la Compagnie des Fromages (Bongrain-Sodiaal), une fois obtenu l'aval de Sodiaal. Le Chavroux, jusque-là produit et commercialisé par Bongrain, passera lui aussi désormais par Les Fromageries Lescure.
Une participation de 5 % dans le capital de la CLE
Les autres activités du groupe coopératif (beurre, crème, caséine et poudre) vont entrer dans le giron de la Compagnie laitière européenne, filiale de Bongrain. Terra Lacta y prendra 5 % de parts.
Une nouvelle société, « Beurre des régions d'Europe », va être créée par Bongrain pour englober tous ses beurres de région, dont ceux de Terra Lacta. Enfin, la crème sera commercialisée par Elle-et-Vire.
En revanche, le lait de consommation produit par la filiale de Terra Lacta ne fait pas partie de l'accord. Selon Alain Lebret, président de Terra Lacta, des discussions sont très avancées avec Orlait, société de commercialisation des laits UHT sous MDD et premiers prix détenue en majorité par Sodiaal, pour gérer ensemble la logistique de cette production. « Nous représenterons alors 70 % du lait UHT produit en France, rappelle Alain Lebret. C'est un gros dossier qui doit obtenir l'aval des services de la concurrence. » Le site des Fayes (produits frais), près de Limoges (Haute-Vienne), reste une filiale de Terra Lacta. Cependant, des discussions sont en cours avec des partenaires potentiels de la région de Limoges pour en développer l'activité.
Le lait sous appellation dans le giron de Bongrain
Quant aux 100 Ml sous appellation d'origine transformés aujourd'hui à Mareuil-sur-Lay (Vendée), ils seront valorisés en beurre et crème AOP par Bongrain à Surgères (Charente-Maritime). L'usine sera fermée au 31 mars 2014, à moins qu'un repreneur se présente d'ici là. Mais elle n'aura alors plus aucun approvisionnement en lait.
Surgères rassemblera également les services de distribution jusque-là éparpillés sur trois sites. Sa capacité de production de caséine va être doublée et des améliorations y seront apportées à la production de beurre.
Au total, sur les 1 300 emplois de Terra Lacta, 237 vont être supprimés du fait du rapprochement et de la restructuration qui en découle. Bongrain s'est engagé à faire des propositions de reclassement.
MYRIAM GUILLEMAUD
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