Possible avec de la visibilité

Le prix du lait fluctue. Il faut l'acter, martèle Jean-Marie Séronie, directeur de CER France Manche et animateur de la veille économique du réseau des CER. On aurait intérêt à avoir un système à l'allemande, réactif aux marchés. » Selon lui, les signaux envoyés aux éleveurs en fin d'année 2012 ont été contre-productifs. « Alors que la demande sur les marchés mondiaux retrouvait une tendance positive, le message de l'aval était : "On a suffisamment, voire trop de lait". Ce manque d'incitation, couplé à la hausse du prix des aliments et au manque de fourrages, a découragé les éleveurs cet hiver. C'était pourtant le moment de constituer une capacité de production en vue de l'envolée des marchés actuelle. »

Dans les exercices de décembre 2012 des exploitations spécialisées en lait manchoises (1,85 UTH dont 1,66 UTAF, 91 ha dont 15 ha de céréales), cela se traduit par 11 000 l de lait en moins (pour 379 000 l)... une première depuis plusieurs années.

Ce recul, en plus de celui du prix du lait de 4 %, entraîne une baisse du produit lait de 9 000 €, que les activités viande (+ 6 000 €) et céréales (+ 3 000 €) compensent. Pas suffisant pour absorber la hausse des charges.

Une baisse de l'EBE de 10 000 €

L'EBE se dégrade de 10 000 € (68 500 €), le revenu disponible de 16 000 € (24 000 €). La trésorerie est déficitaire de 8 000 €, poussée aussi par une hausse des prélèvements privés (28 420 € contre 25 900 €). « Les éleveurs ont compris que le marché des céréales varie et ils s'organisent en conséquence. Ils le feront aussi en lait si les repères sont clairs », assure Marcel Bourdon, président de CER France Manche.