L'avenir de Coralis reste à construire

Changement d'équipe dirigeante à Coralis (Ille-et-Vilaine). Les producteurs, réunis en assemblée générale extraordinaire le 18 avril, ont élu un nouveau conseil d'administration et, dans la foulée, un nouveau bureau. Jean-Yves Rissel est à sa tête. À l'origine de ce bouleversement, un collectif de producteurs laitiers soutenu par plus de 800 adhérents, dont 430 laitiers (1). Il contestait le projet de construction d'une tour de séchage sur le site CLE-Bongrain de Pontmain (Mayenne) en partenariat avec l'industriel (50/50). « Le collectif souhaitait que le conseil d'administration expertise d'autres possibilités avant d'engager la coopérative », indique le nouveau président. Sodiaal figure en tête de la liste. Le groupe permettrait à sa petite cousine de s'adosser à son mix-produits diversifié, pourquoi pas même en fusionnant. Les deux coopératives sont déjà partenaires dans Orlait, société de commercialisation de laits UHT. Coralis valorise par ce biais la grande majorité de ses 130 Ml de lait UHT.

92 Ml sur les bras depuis le 1er juillet 2012

« Nous voulons aussi faire le point avec Bongrain. Tout comme nous allons rencontrer les coopératives qui nous entourent telles que Eurial et Terrena. Nous sommes là pour construire. » La situation géographique de Coralis ne laisse pas indifférent. Au centre du bassin laitier de l'Ouest, ses 290 Ml sont collectés dans un rayon de 40 km autour de Rennes.

Voilà un an que la Bretonne est dans une situation fragile (2 M€ de déficit de l'activité lait en 2012). Le contrat de 92 Ml à trois mains, Coralis, CLE-Bongrain et Sodiaal, a pris fin en juin 2012. Depuis, faute d'autres débouchés, les deux entreprises les valorisent pour moitié chacune en produits industriels. C'est une situation de dépannage.

Avant de prendre un virage décisif, la nouvelle équipe lance un audit financier et, d'ici là, suspend la capitalisation de 10 €¬/1000 l engagée depuis un an.

(1) Coralis compte 1 800 adhérents dont 680 producteurs de lait et 600 salariés.