Le 16 avril, les adhérents du groupement de Lactalis de Craon (Mayenne) ont voté la modification de leurs statuts. Il se transforme en une association qui rejoindra l'organisation de producteurs APLBL (Association des producteurs bretons de Lactalis). Cette organisation de producteurs (OP) est actuellement la seule agréée chez Lactalis. Elle adhère à l'Unell qui a vocation à devenir une AOP nationale regroupant les OP de l'entreprise lavalloise. Plutôt que de multiplier les OP locales, le groupement de Craon, comme la Ligérienne et Fougerolles, ont opté pour rejoindre l'APLBL. Celle-ci vient d'obtenir de Lactalis, avec le soutien du médiateur, la signature de la convention de fonctionnement qui les lie. « Nous allons enfin pouvoir établir un vrai calendrier de travail avec l'entreprise », précise Franck Guéhénnec, président de l'APLBL. Les sujets de discussion ne manquent pas. Les producteurs veulent parler de la clause de sauvegarde. Il faudra aussi décider de l'affectation des sommes recueillies par l'entreprise auprès des producteurs qui ont dépassé leur référence. Parallèlement, une association de services vient de voir le jour à l'échelle du bassin du grand Ouest. Elle est destinée à mettre à la disposition des organisations de producteurs de toutes les entreprises, les moyens humains (animation, secrétariat…) dont elles auront besoin.
Le lien éventuel avec le syndicalisme inquiète
Une deuxième initiative voit le jour dans la même région. Cinq groupements (ex-Bridel, Laval, Orne, Domfront, Ploërmel) évoluent vers la création d'une deuxième OP. Elle aussi devrait rejoindre l'Unell à l'échelle nationale. Cette dispersion n'est sans doute pas idéale pour peser face à l'entreprise. Elle résulte du fait que certains éleveurs ont refusé les projets menés par d'autres qu'ils jugeaient trop proches du syndicalisme.
Au-delà de cette difficulté, force est de constater que la mobilisation est laborieuse. Les adhérents au groupement de Craon n'étaient que deux cents à leur assemblée générale contre près de quatre cents l'an dernier. Les premières discussions entre Lactalis et l'APLBL n'ont pas semblé très fructueuses. Beaucoup d'éleveurs ont le sentiment que sur le contenu des contrats comme sur les prix, l'entreprise fait ce qu'elle veut. La question du coût de ces structures et de leur lien éventuel avec le syndicalisme inquiète aussi.
D'ailleurs, en présence de Claude Trévillot, responsable des approvisionnements de Lactalis, les débats ont tourné autour de la conjoncture et des difficultés des éleveurs. Bien loin des relations de l'entreprise avec les OP ou de la préparation de l'après-quotas. Dans une ambiance assez tendue, l'annonce de l'avance de 15 €/1 000 l sur le lait d'avril n'a pas calmé les esprits, « Après 2015, la gestion des volumes sera privée. Les OP constituent le meilleur moyen de renforcer le pouvoir des producteurs », insiste Léandre Georget, président du groupement de Craon.
PASCALE LE CANN
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