Les questions des délégués de la FNPL trahissent de fortes craintes, mais aussi des divisions, face à la sortie des quotas.
I l faut se poser les bonnes questions ! » Telle est la remarque la plus souvent entendue dans le dialogue avec le public lors du congrès de la FNPL. En cause, un débat sur la cessibilité des contrats dont l'enjeu n'a pas été bien perçu. Pour beaucoup, l'urgence n'est pas là.
La fin de la gestion administrée fait peur à certains qui voudraient que les contrats apportent le même niveau de sécurité. D'où des questions sur la mobilité des contrats ou sur les modalités d'attribution de volumes aux JA. Le thème de la répartition du lait dans les régions est au coeur des préoccupations. Un éleveur de la Haute-Loire s'alarme : « La FNPL a toujours défendu le lait sur tout le territoire ; les OP parviendront-elles à gérer les volumes ? » Ces OP démarrent tout juste mais déjà, dans un contexte de prix du lait en berne, elles déçoivent.
Les risques liés à la concentration du lait inquiètent également. « Si on concentre la production, on va standardiser les produits, avec le risque qu'un concurrent les fabrique à des prix plus bas que les nôtres. » Mais pour d'autres, les enjeux sont ailleurs. Ils craignent que la France ne s'isole encore en Europe en s'enfermant dans des contrats bloquant les volumes quand nos voisins s'apprêtent à ouvrir les vannes. « L'Europe du Nord a voulu la fin des quotas parce que leur prix élevé pénalisait leur compétitivité. Allons-nous alourdir nos charges en France avec des contrats payants au moment où les autres se libèrent ? », lance un éleveur.
Manque de dynamique
Ce débat illustre bien la difficulté à sortir du mode de gestion administré qu'a connu la France depuis 1984. Beaucoup d'éleveurs attendent un maintien de cet encadrement sécurisant. Alors que d'autres préfèrent regarder au-delà des frontières, là où se trouvent leurs concurrents. Cette dynamique qui tire leur production fait défaut en France. La faute aux laiteries, sans doute. Difficile pour la FNPL de répondre à ces craintes et de redonner confiance.
PASCALE LE CANN
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