Les éleveurs sont en colère

Une manifestation qui dégénère, des citernes vidées par des producteurs de lait, des croix plantées devant la maison de Stéphane Le Foll… Depuis quelques semaines, les actions des éleveurs se succèdent dans le Finistère. Revendiquées par la FDSEA ou des groupes sans étiquette, elles n'ont qu'un but : obtenir une hausse du prix du lait. Comme si la situation était ici plus difficile qu'ailleurs. Et c'est sans doute le cas. Car l'année climatique a été désastreuse. Semis et récoltes se sont déroulés dans de mauvaises conditions. La météo a pénalisé les rendements Les ventes de céréales ont été limitées et les besoins en aliments ont augmenté pour compenser la mauvaise qualité des fourrages. L'empilement des règles environnementales pèse aussi. Et l'écotaxe sur le transport routier représente une charge supplémentaire dans un département qui n'a guère d'alternative à la route.

Rencontre avec le ministre

La montée de la tension a incité Stéphane Le Foll à recevoir une délégation FDSEA JA à Paris, le 15 mars. Il s'est engagé à venir dans le Finistère avant la mi-avril. Les revendications sont multiples : révision de la LME pour rééquilibrer les relations avec la grande distribution ; développement des OP et AOP ; clauses de sauvegarde équilibrées dans les contrats ; exonération de l'écotaxe pour les produits agricoles ; simplification des règles environnementales. Dans une région qui vit de l'agroalimentaire, ils ont mis en avant leur capacité à contribuer au « redressement productif » du pays, pour peu qu'ils puissent améliorer leur compétitivité. Le ministre a écouté. Il avait même lu le dossier. Mais les éleveurs attendent toujours une hausse des prix conforme à celle des charges.