Le groupe Danone a annoncé le 19 février un plan d'économie européen de 200 millions d'euros. Il concernera les équipes managériales et administratives avec la suppression de 900 postes répartis dans vingt-six pays européens. Ce plan sera étalé sur deux ans. La filiale française, Danone produits frais France (DPFF) qui rayonne sur l'Hexagone et exporte vers la Grande-Bretagne et la Belgique, devrait enregistrer la suppression 79 postes, selon des sources syndicales.
Danone subit la crise économique qui traverse l'Europe, en particulier l'Europe du Sud où Danone a enregistré une chute de chiffre d'affaires de 10 % sur les neuf premiers mois de l'année. « Le plan d'économie va permettre de dégager des moyens pour soutenir nos marques et l'innovation », indique Danone produits frais France. Concrètement, cela se traduit aujourd'hui par la campagne de communication sur les yaourts Velouté qui, depuis le 1er septembre, bénéficient d'un nouveau pot et d'une nouvelle recette. « Les ventes ont augmenté de 20 % depuis. Nous espérons que ce résultat très satisfaisant va se confirmer dans le temps. » Ce travail nouveau pot-nouvelle recette se poursuit sur les marques Activia (depuis janvier), Taille fine (en avril), yaourt nature Danone (en septembre) et Danacol (la date n'est pas encore fixée). « Au final, 60 % de notre activité évolueront de cette façon », indique DPFF. « Nous n'enregistrons pas une baisse de volumes mais une baisse de valeur de nos ventes », insiste la filiale française. Sur fond de crise économique, la concurrence avec les marques de distributeurs, la pression sur les prix pratiquée par les enseignes de distribution pour maintenir leurs propres parts de marché ou en gagner sur les autres complexifient le marché des produits frais. « Avec un prix moyen de base du lait entre 300 € et 320 €/1 000 l depuis dix ans, nous ne comptons pas sur une baisse du prix du lait pour faire des économies. Nous portons nos efforts sur la productivité de nos usines, la réduction des cartons et des dépenses en énergie. En revanche, la volatilité du prix du lait est compliquée à gérer. C'est d'ailleurs aussi le cas pour les producteurs de lait. »
Mieux anticiper les variations de prix du lait
Danone souhaite mieux l'anticiper. L'antenne française a entamé des discussions en février avec douze représentants de ses cinq régions de collecte, à raison d'une rencontre par mois jusqu'à la fin juin. Objectif : définir des indicateurs de marché adaptés aux besoins de Danone (aujourd'hui, il n'existe pas, par exemple, d'indicateurs sur les produits frais) mais aussi à ceux des producteurs. L'industriel n'exclut pas l'idée d'un indicateur de charges. D'ailleurs, il en applique un depuis novembre en lait bio. « Notre démarche n'en est pas pour autant un rejet de l'interprofession, précise-t-il. Si nous utilisons de nouveaux indicateurs, il faudra qu'ils soient publiés. Nous voulons un système pérenne et connecté au marché. »
CLAIRE HUE
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