Les vaches répondent mal depuis l'automne

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Le retard de collecte peine à se réduire. Dans l'Ouest, la météo puis la hausse des prix des concentrés expliquent cette situation.

Alors que l'année avait plutôt bien démarré en Bretagne avec des livraisons moyennes en hausse par rapport aux deux années précédentes, la situation s'est retournée au début de l'été. À BCEL Ouest(1), Jacques Lefranc a analysé les résultats mensuels des élevages pour chercher l'explication. « Le niveau laitier par vache contrôlée a fléchi en juin et reste depuis inférieur à la moyenne de 2011. L'écart se maintient autour de 1 kg par vache et par jour », précise-t-il. Les conditions météorologiques humides ont pénalisé la valorisation de l'herbe pâturée, généralement d'un bon niveau à l'automne.

Mais les stratégies des éleveurs face à la hausse des prix des concentrés ont probablement également pesé. Depuis le mois de juin, on observe une réduction des apports comparé à l'année 2010. Cependant, à partir d'octobre, la tendance s'atténue. Les éleveurs semblent donc revenir à leur niveau de complémentation habituelle.

Dans ces conditions, les coûts alimentaires augmentent mais la complémentation ne compense pas la baisse du niveau des fourrages ingérés.

Parallèlement, le nombre de vaches présentes sur les exploitations est en augmentation. « C'est en 2011 que la hausse a été la plus marquée avec 2,4 vaches supplémentaires en moyenne », souligne Jacques Lefranc. Sur les huit premiers mois de 2012, l'effectif moyen progresse encore de 1,1 vache.

Une reprise hypothétique

Les éleveurs s'adaptent donc aux augmentations de quotas dont ils ont bénéficié. Ceci aurait dû avoir un impact marqué sur le niveau des livraisons. Il a seulement atténué l'effet de la baisse de production individuelle. Les livraisons moyennes par exploitation sont en recul d'environ 2,5 % depuis septembre.

Au vu de la qualité des maïs récoltés en 2012, on peut difficilement attendre une reprise des livraisons. Récoltés tard et avec des teneurs en matière sèche très hétérogènes, ces maïs n'auront pas, en moyenne, le même niveau de qualité que ceux de la récolte précédente. Et le maintien des prix élevés des matières premières freinera probablement les éleveurs dans leurs achats d'aliments. Une complémentation moyenne ne permettra pas de relancer les niveaux de production individuelle. La collecte pourrait donc rester en berne au cours du premier trimestre 2013. La tendance observée en Normandie est la même.

PASCALE LE CANN

(1) BCEL Ouest compte 7 000 adhérents dans les Côtes-d'Armor, le Finistère et le Morbihan.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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Herbe

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