La France, l'Allemagne, les Pays-Bas et l'Irlande sont-ils en capacité de se positionner sur le marché mondial ? C'est la question qu'a posée la matinée économique Cniel à quatre syndicats de producteurs fin novembre. La réponse la plus nette vient de l'Irlande. « Nous avons un potentiel réel pour développer les exportations. Les transformateurs sont prêts à investir 400 à 500 M€ (voir p. 16) dans les ingrédients laitiers. De son côté, le gouvernement a compris que l'agriculture est un secteur porteur », indique Catherine Lascurettes, du Irish Farmer's Association. La balle est plutôt dans le camp des éleveurs. Des volumes de lait qu'ils produiront en plus après 2015 dépendra le dynamisme de la filière. « Lorsque le prix du lait et le climat sont au beau fixe, ils annoncent + 60 %. Quand les conditions climatiques ne sont pas au rendez-vous, comme cet été, c'est plutôt 15-20 %. »
Les producteurs français veulent des gages de dynamisme
En France, les producteurs aimeraient se trouver dans cette position. C'est l'inverse. Ils attendent le feu vert de leur aval. « Si des entreprises des pays voisins sont en mesure d'affirmer qu'il y a des perspectives sur le marché mondial, pourquoi pas chez nous ?, s'insurge Thierry Roquefeuil, de la FNPL. Les producteurs ont souhaité construire une relation contractuelle. Cela montre leur maturité. Il leur faut aujourd'hui des gages de dynamisme de leurs industriels. »
Ce débat est plus facile aux Pays-Bas puisque les producteurs ont voté, en 2008, la fusion des deux grandes coopératives. « Elle permet de monter en puissance notre activité pour être à égalité avec nos voisins, résume Johan Osinga, du syndicat LTO. Notre défiest de développer une bonne relation avec la partie industrielle de FrieslandCampina. »
Quant à l'Allemagne, elle ne laissera pas passer sa chance à l'export. Avec une interrogation : quel impact aura la concurrence entre le lait et la méthanisation pour le foncier ?
CLAIRE HUE
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