LES LIVREURS DE LACTALIS DOIVENT PARLER D'UNE SEULE VOIX

Sébastien Amand président de l'association Unell. Il est en Gaec dans la Manche avec deux associés et un salarié sur 155 ha, 720 000 l de quota, un atelier allaitant et cunicole. Membre du bureau de la FDSEA 50, dès 2010, il prend son bâton de pèlerin pour créer l'Association des producteurs Lactalis du bocage normand (135 éleveurs). Elle vient d'adhérer à l'OP Normandie Centre, dont le dossier d'agrément va être déposé en décembre. Sébastien Amand est membre de la délégation nationale qui a nég
Sébastien Amand président de l'association Unell. Il est en Gaec dans la Manche avec deux associés et un salarié sur 155 ha, 720 000 l de quota, un atelier allaitant et cunicole. Membre du bureau de la FDSEA 50, dès 2010, il prend son bâton de pèlerin pour créer l'Association des producteurs Lactalis du bocage normand (135 éleveurs). Elle vient d'adhérer à l'OP Normandie Centre, dont le dossier d'agrément va être déposé en décembre. Sébastien Amand est membre de la délégation nationale qui a nég (©)

Au-delà des OP régionales en cours de constitution, Sébastien Amand défend l'idée d'une organisation nationale des producteurs de Lactalis. L'enjeu : devenir des partenaires incontournables de l'entreprise.

Combien de groupements de producteurs l'Unell rassemble-t-elle ?

Sébastien Amand : L'Unell émane des soixante groupements de producteurs Lactalis qui se sont fédérés au niveau national pour négocier le contrat proposé en mars 2011. Ils représentaient 7 000 livreurs et 60 % de la collecte. Il fallait légitimer le rôle de la délégation nationale de dix personnes constituée à partir de là. Il a donc été décidé de créer l'Union nationale des éleveurs- livreurs de Lactalis, dont l'assemblée générale constitutive s'est tenue le 29 août 2012. Nous attendons aujourd'hui les adhésions officielles des groupements. Une chose est sûre : la majorité d'entre eux souhaite des négociations nationales avec Lactalis et la discussion des spécificités régionales à l'échelle du bassin. La première étape pour eux est de se transformer en organisation de producteurs. La seconde sera de créer une association d'OP Lactalis nationale agréée. L'Unell compte participer activement à sa création. Elle pourra accueillir aussi les groupements qui n'ont pas la capacité de se constituer en OP.

Quels sont les risques si les négociations se déroulent à l'échelon régional ?

S. A. : Le principal risque est une guerre entre les bassins laitiers. Chacun aura la tentation de tirer la couverture à soi en obtenant, par exemple, un peu plus de volumes en contrepartie d'un prix du lait un peu plus faible. Il est hors de question que les producteurs soient concurrents les uns des autres. Il ne faut pas oublier non plus les bassins en déprise laitière. Les producteurs auront moins de poids dans leur région qu'au sein d'une structure nationale. Certes, leurs intérêts pourront être défendus par le syndicalisme régional mais ce dernier risque d'être moins écouté par l'entreprise.

L'Unell est d'émanation FNPL. Que répondez- vous aux cinq groupements de l'Ouest qui s'organisent de leur côté ?

S. A. : Quel que soit le parcours en amont, nous gérons tous une relation commerciale avec Lactalis. Nous partageons un objectif commun : la défense du revenu des producteurs. Je n'imagine pas une absence de concertation entre eux et les OP Lactalis du réseau Unell. L'Unell pourrait d'ailleurs être ce lieu de discussions informelles. La réussite du passage à une ère sans quotas tient à la capacité des producteurs à s'organiser entre eux. Plus nous serons nombreux ensemble face à Lactalis, plus celui-ci nous considérera comme de véritables partenaires.

Justement, comment se passent les discussions avec Lactalis ?

S. A. : Le groupe n'est pas fermé au dialogue. Malgré tout, les membres de la délégation nationale ont chacun saisi le médiateur sur la clause de sauvegarde du contrat qu'invoque Lactalis pour justifier la baisse de 5 €/1 000 l depuis novembre. Les réponses de l'entreprise le 25 septembre ne nous ont pas satisfaits. Il n'y a pas eu d'avancées le 13 novembre quand l'Unell l'a rencontrée en présence du médiateur. Plus globalement, la position des producteurs face au groupe lavallois est délicate. Les pouvoirs publics traînent pour agréer les OP. Dans le même temps, on a l'impression qu'ils font tout pour que l'on se retrouve seul face à notre acheteur (NDLR : suppression de la TFA). Nous avons la double peine : quand les marchés beurre-poudre sont porteurs, le groupe veut rester sur ses valorisations PGC et n'accorde pas d'allocations provisoires. Quand celles-ci se dégradent, ils payent l'addition (les 5 €/1 000 l).

Au-delà des négociations avec Lactalis, quel rôle pourra jouer la future AOP ?

S. A. : Pourquoi ne participerait-elle pas à la construction d'une entité transversale partie prenante de l'interprofession ? Même si Lactalis ne veut pas discuter avec les OP transversales, rien ne nous empêche de rencontrer les producteurs des autres laiteries.

PROPOS RECUEILLIS PAR CLAIRE HUE

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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