La publication du décret d'abrogation de l'AOC gruyère, le 30 octobre dernier, n'est pas une mauvaise nouvelle pour les Haut-Savoyards et les Haut-Saônois concernés. Elle marque tout au contraire la dernière ligne droite dans sa reconnaissance et sa protection par Bruxelles. Il fallait cette abrogation pour que le dossier IGP gruyère soit inscrit à l'ordre du jour d'une prochaine commission européenne. Reconnu comme AOC en 2007 par Paris, le gruyère avait espéré une reconnaissance en AOP par Bruxelles. C'était sans compter sur des exigences renforcées de l'Union européenne. La réflexion sur cette demande d'AOP s'est cassé les dents sur un détail, qui n'en était pas un : son cahier des charges prévoyait une zone d'affinage différente de celle de la production laitière. Impossible pour une AOP à Bruxelles.
Plus que quelques points à régler avant le feu vert
Le gruyère s'était donc rabattu sur l'IGP en 2009. Depuis, le dossier est en instruction. Trois pays anglo-saxons (États-Unis, Nouvelle-Zélande et Australie) ont bien manifesté leur opposition, a priori en vain. La Suisse, dont l'AOC gruyère switzerland a été reconnue à la faveur d'un accord de reconnaissance mutuelle avec l'UE de leurs signes respectifs de qualité, a émis des petites réserves. Bern souhaite par exemple que l'UE soit vigilante sur la confusion qu'il pourrait y avoir entre la croix suisse de son logo Gruyère switzerland et la croix de Savoie. Ces questions sont en discussion entre l'interprofession du gruyère et Bruxelles, via le ministère de l'Agriculture. Une fois ces points (de détail ?) réglés, plus rien ne s'opposera à la reconnaissance européenne de l'IGP gruyère français. Elle pourrait intervenir en fin d'année ou début 2013.
JEAN-MICHEL VOCORET
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