En Indre-et-Loire, où 70 % des éleveurs ont plus de 55 ans, les candidats en lait se sont raréfiés. Et pourtant, il existe des laiteries dynamiques (1), des exploitations aux profils variés (avec ou sans robot, bio ou pas…) et du foncier attractif (5 000 € par ha). Parallèlement à un travail de fond engagé pour repérer les exploitations sans successeur et promouvoir leur transmission, la chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire organise depuis 2018 un rallye des fermes laitières à reprendre. Des vidéos préalables sont diffusées sur Facebook. C’est par ce moyen que Régine et Alain Rézeau ont lié connaissance avec un jeune du nord de la France. Aujourd’hui en stage de parrainage, il reprendra l’exploitation en janvier.
Une démarche de territoire
Ancienne vice-présidente de la communauté de communes Loches Sud Touraine, Régine Rézeau a travaillé à la mise au point de la démarche avec la chambre d’agriculture. « Notre communauté de communes de 52 000 habitants avait à cœur d’accueillir des nouveaux agriculteurs et de faire en sorte qu’ils vivent bien dans leur métier. En quelques jours, nous leur faisons découvrir non seulement les fermes laitières disponibles mais aussi la région et les partenaires (laiteries, techniciens, élus…). Nous identifions leurs besoins et les mettons en relation avec les bons interlocuteurs (subventions pour investissement, par exemple). Quand on s’installe, tout l’environnement compte : les services, l’accueil, les emplois potentiels pour le conjoint, les crèches et écoles, les activités culturelles et sportives… La formule du rallye permet de faire gagner du temps à un porteur de projet. Le fait de constater qu’il existe des liens entre les acteurs du territoire les rassure. »
« Maintenir un gisement laitier »
Annick Lartigue, directrice de la Laiterie de Verneuil (64 millions de litres de lait), détaille : « La démarche prend en compte la réalité laitière locale et l’importance de maintenir un gisement laitier. C’est un enjeu pour les éleveurs, mais aussi pour les 130 salariés de notre laiterie. En 2019, pour la première fois, nous n’avons perdu aucun producteur, contrairement aux années précédentes, où nous étions sur un - 5 % d’adhérents par an (baisse compensée par une augmentation de volumes dans les fermes restantes). À un horizon de cinq ans, notre volume devrait rester stable. L’avenir dépendra toutefois de notre capacité à valoriser le prix du lait des producteurs. Un enjeu auquel la coopérative s’est attelée en diversifiant ses produits, en s’appuyant sur sa marque forte Laiterie de Verneuil et en optimisant ses marges. Sa taille humaine (100 exploitations en bovins lait et 31 en caprins) est appréciée par les JA. Savoir comment et par qui est transformée et commercialisée leur production donne du sens à leur travail. »
Anne Bréhier
(1) Laiterie coopérative de Verneuil, Sodiaal, Saint-Denis-de-l’Hôtel, Savencia.
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