Réunis en assemblée générale le 15 septembre, les adhérents d’OPLB (OP Lactalis Bretagne) ont fait le bilan des actions engagées. Par rapport à ses voisines, cette OP se caractérise par des élevages plus grands, et un volume de lait en croissance grâce à une augmentation des adhésions mais aussi à sa gestion des volumes. Les deux étant sans doute liés. Car l’OP a négocié une franchise sur les dépassements du volume contractuel en été (de juin à octobre) favorable aux éleveurs. Et elle gère les attributions de volumes en traitant les dossiers par ordre d’arrivée.
Aujourd’hui, chez Lactalis, 25 % du prix du lait tient compte du coût de production. « C’est une première étape, qui n’est pas suffisante et nous continuons de travailler. Mais c’est difficile tant que les coopératives restent à zéro », lance Ronan Jacques, le président d’OPLB. L’OP discute aussi avec des centres de gestion pour élaborer un indicateur de prix du lait régional. Et elle s’appuie sur ses adhérents pour connaître les rendements fourragers et donc les perspectives de production. Des informations utiles pour négocier avec la laiterie. Le manque de rentabilité et de visibilité inquiète les éleveurs. Ronan Jacques a interpellé Serge Moly, responsable de l’approvisionnement de Lactalis, sur la nécessité de « prendre soin des producteurs » pour éviter le découragement. « L’entreprise a joué le jeu de la prise en compte du coût de production. En 2019, nous avons obtenu des hausses de tarif de 1 % alors que sans la loi Égalim, la tendance était négative », répond-il. Il rappelle aussi que Lactalis a fait authentifier, « à grands frais », le retour de ces hausses vers les producteurs.
Lactalis se préoccupe du prix de revient du lait
Mais Serge Moly reconnaît que le coût de production du lait reste supérieur à la valorisation des PGC en France et souhaite aborder cette question avec les OP afin d’identifier les leviers dont dispose la laiterie (prix, qualité, RSE) pour le réduire. Avec une concurrence exacerbée à la suite de la crise sanitaire, il sent une tentation déflationniste chez les grandes enseignes de distribution. Cela risque de peser sur les prochaines négociations. Il se veut malgré tout rassurant. « Nous sommes dans une maîtrise intelligente de la production et les accords signés avec l’OPLB sont très structurants. La famille Besnier croit en la dynamique du lait, et l’entreprise est saine. » C’est dans cet esprit que Lactalis veut accompagner les éleveurs pour répondre aux attentes sociétales via une nouvelle charte qui s’inscrit dans l’optique de celle du Cniel. Le travail avec l’OP va donc se poursuivre.
Pascale Le cann
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