Débouchés. Une vingtaine d’éleveurs des monts du Lyonnais vendent une partie de leur colostrum en Belgique.
Dans les monts du Lyonnais, on a des idées. Pour booster le chiffre d’affaires de leurs exploitations de taille souvent modeste, vingt-deux éleveurs ont développé une petite filière pour valoriser une partie de leur colostrum. Lyophilisé en Belgique, le produit est commercialisé auprès d’éleveurs blanc bleu belge. L’action fait suite à une réflexion menée dans le cadre de la communauté de communes de Chamousset en Lyonnais, dans le Rhône. C’est d’ailleurs la collectivité qui a porté le projet jusqu’en 2015, date de la création de l’association Colostrum Monts du Lyonnais.
Tri sélectif à la source
Une collecte de colostrum congelé a démarré en 2010. Un tri sélectif est assuré à la source. Sa qualité est évaluée par les éleveurs à l’aide d’un pèse-colostrum. Le bon colostrum, excédentaire par rapport aux besoins de l’exploitation, est mis en bidon et déposé dans un congélateur. Deux fois par an, ces bidons sont regroupés avant expédition. Elle est réalisée aux frais de l’acheteur, European Colostrum Industry.
Aujourd’hui, faute de volumes suffisants, la filière peine à se développer. Les quantités annoncées par ECI (12 litres de bon colostrum par vache) sont rarement atteintes. « La qualité des deuxièmes traites est rarement suffisante, observe Michel Rampon, éleveur à Longessaigne. Nous n’en sommes qu’à 6 litres,payés entre 1,50 et 2 €/l selon la qualité [N.D.L.R. : en moyenne 70 g/l d’igG]. Avec 40 laitières à peine par exploitation, le chiffre d’affaires par adhérent se limite à 500 €. Ce n’est pas très attractif. »
D’autres projets
Pas question pour autant de baisser les bras. Les débouchés sont là : le secteur paramédical, les industries de l’alimentation canine, féline et piscicole. Et puis la congélation du bon colostrum n’est pas contraignante en matière de travail.
Dernièrement, les éleveurs se sont penchés sur une autre piste : la transformation des caséines en thermoplastiques hydrosolubles biodégradables, utilisables pour ensacher les tablettes de lave-vaisselle, capsules de lessive, sachets de riz… Une entreprise régionale a été rencontrée et une étude de faisabilité réalisée. Il s’agirait, cette fois, de lait réfrigéré, collecté toutes les huit traites. Le lait à cellules pourrait y être valorisé.
Si économiquement, la démarche de valorisation du colostrum n’a pas encore atteint ses objectifs, techniquement elle a été positive. « Alors qu’initialement personne ne pesait son colostrum, pointe Michel Rampon, nous ne donnons plus aux veaux que le bon, quitte à redécongeler le très bon. Nous avons aussi progressé sur la préparation des vêlages et sur la bonne conduite des nouveau-nés. »
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