Tout reste à construire

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Certains misent sur la loi Égalim et l’introduction des coûts de production pour augmenter le prix du lait, d’autres sur les laits différenciés. En Normandie, c’est le camembert. Les 60 000 tonnes vendues sous l’étiquette « fabriqué en Normandie » sont aujourd’hui sans cahier des charges, donc sans bonus des entreprises alors que la mention « Normandie » ouvre les marchés nationaux et étrangers. L’entrée du « fabriqué en » dans l’appellation d’origine camembert de Normandie est l’opportunité pour 2 000 producteurs d’un retour financier. Il se fera avec un cahier des charges, en cours de construction. Pour les éleveurs, il portera essentiellement sur la race normande (au moins 30 % des vaches) et le pâturage. L’objectif est une validation en 2021 par l’Inao et Bruxelles.

Le transfert vers cette AOP révisée réussira si les éleveurs engagent leur exploitation, mais aussi s’engagent eux-mêmes. « Le futur cahier des charges ne garantira pas forcément dès le départ un niveau élevé de prime AOP. Il faudra aller la chercher », a lancé Ludovic Podgorski, de l’Union des producteurs AOP normands, aux éleveurs ornais venus s’informer. Ils étaient soixante le 4 décembre et autant le 11 décembre. Ce sont les toutes premières réunions d’information de l’Union. Créée il y a vingt ans pour l’AOP camembert actuelle, elle croit en l’organisation des producteurs pour défendre leurs intérêts, mais dans une coconstruction avec les fromagers. « Il faut du temps. En 2011, nous avions fixé un objectif de prime AOP de 50 €/1000 l. Cela nous a demandé sept ans. »

Mobiliser deux mille éleveurs dans une démarche collective est un défi de taille. Cela se fera-t-il dans les coopératives (Eurial), et les OP Lactalis et Savencia conventionnelles ? Faudra-t-il dans un premier temps des associations spécifiques ? Tout reste à faire. « Si les producteurs ne bougent pas, il ne se passera rien, c’est sûr. »

Claire Hue
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Thomas Pitrel dans sa prairie de ray-grass

« La prairie multi-espèce a étouffé le ray-grass sauvage »

Herbe
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

Alsace Lait

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