Laits infantiles.Les ventes de Synutra sur le marché chinois ne sont pas à la hauteur de ce qu’il espérait et remettent en cause les partenariats noués avec Sodiaal et Maîtres Laitiers du Cotentin.
Ce n’est pas un long fleuve tranquille de vendre des produits laitiers en Chine. « C’est un marché majeur mais pour y accéder, il faut trouver le bon partenaire », avance Jean-Marc Chaumet, économiste à Idele. Et Synutra, celui des deux coopératives Sodiaal et Maîtres laitiers, aurait quelques difficultés financières. « Même si les poudres infantiles de Synutra sont bien présentes dans les rayons chinois, les ventes ne sont pas à la hauteur de ses espérances », analyse Jean-Marc Chaumet. Raison pour laquelle Sodiaal admet livrer moins de lait que prévu depuis quelques mois au site breton de Carhaix, propriété de Synutra. Mais pas question de commenter les 30 M€ d’impayés avancés par le quotidien Ouest-France.
Désillusion ou opportunité ?
Le courrier du 29 août du président Damien Lacombe n’aura pas rassuré tous les adhérents inquiets de la santé de leur coopérative. « Nous sommes en discussion avec le groupe Synutra pour étudier la reprise d’une partie du site », avance-t-il.
En fait, Sodiaal présente l’événement comme une opportunité : se développer davantage sur le marché porteur des poudres de lait infantile en Chine, et ailleurs, en profitant d’un outil industriel existant. Le groupe dispose déjà d’un savoir-faire avec sa filiale Nutribio, à Doullens (Somme) et à Montauban (Tarn-et-Garonne).
Une porte de sortie aussi pour Maîtres Laitiers
Autre déconvenue pour Synutra : les briquettes de lait de 20 cl, fabriquées par Maîtres Laitiers du Cotentin, dans lesquelles des dépôts protéiques ont été constatés. « Pour cette raison, elles sont déréférencées des sites d’achats en ligne, dont celui du leader Tmall-Alibaba. Or, Synutra a dû investir en marketing en vue de leur lancement », explique Jean-Marc Chaumet. Résultat : le site flambant neuf de MLC, à Méautis (Manche), pour un contrat de onze ans et 90 Ml par an, est à l’arrêt depuis le 1er août pour résoudre le problème. La coopérative y a investi 116 M€. Comme Sodiaal, la veille de notre bouclage, elle était autour de la table avec Synutra France et ses financeurs pour trouver une porte de sortie convenant à tous. Constatant que ses charges fixes ne sont pas couvertes par les commandes de son client en 2017-2018, elle a engagé en août une procédure de recouvrement par voie d’huissier. Sodiaal et MLC font face. Elles ne remettent pas en cause leurs volumes collectés. Ceux « libérés » sont redéployés sur d’autres fabrications.
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