On pourra s’insurger contre la concurrence qui s’instaure entre les entreprises de conseil alors qu’elles sont dirigées par des éleveurs. Cela ne sert à rien. La mécanique est en marche. Dans l’Ouest, l’élevage s’organise désormais autour de deux grands blocs : la Bretagne d’un côté, les Pays de la Loire et la Normandie de l’autre. Pour la première, Évolution, BCL Ouest et GDS Bretagne réunies dans Innoval lancé l’an dernier. Pour les seconds, les contrôles laitiers Littoral Normand, Clasel, Atlantic Conseil Élevage et Élevage Conseil Loire Anjou. Ces trois derniers ont fusionné le 19 juin dans Seenovia (notre photo). Les quatre structures ont créé le groupe Seenergi, en 2015, (L’Éleveur laitier d’octobre 2017 p.12). Tous ont le même objectif : mutualiser leurs moyens et les données de leurs adhérents, lancer des services appuyés sur les nouvelles technologies et créer des nouveaux indicateurs génétiques et de conduite d’élevage.
Évolution et Gènes Diffusion exacerbent les clivages
S’il y avait encore une petite chance de rapprochement, l’entrée de l’entreprise de sélection Origenplus dans Seenergi, en novembre, et l’alliance entre Gènes Diffusion et Seenergi l’ont enterrée. La concurrence entre Évolution et Gènes Dif’ (ci-contre) cristallise les positions et entraîne dans son sillage d’autres organismes d’élevage. Seenergi s’ancre un peu plus dans le Nord-Est : Seenorest (contrôles laitiers Optival et Oxygen) va le rejoindre le 1er janvier 2019. Les GDS de Normandie et Pays de la Loire, eux, franchissent la frontière… bretonne. Ils se sont associés, le 7 juin, avec Innoval.
Conséquence : deux outils de pilotage de troupeau
La conséquence la plus visible aujourd’hui de cette concurrence est le lancement dans le Grand Ouest de deux outils de pilotage global du troupeau. À partir de septembre, Icownect sera distribué par Évolution, BCL Ouest et les GDS. Il a pour vocation de remplacer progressivement Agraël, le système d’identification des animaux qu’utilisent actuellement les éleveurs bretons. Soutenus par la puissance d’Évolution, les trois partenaires affichent clairement leur volonté de le vendre dans tout l’Ouest.
Pilot’Élevage, lui, remplace le système normando-ligérien, Synel. Il est lancé par Seenergi, Elvup (Orne) et les chambres d’agriculture de Normandie et Pays de la Loire. Gageons que cette concurrence ne s’arrêtera pas là. Littoral Normand, qui a pour objectif d’augmenter son chiffre d’affaires de 17 M€ à 25M€ en 2022, ne s’interdit pas de vendre ses nouveaux services sur les terres de son voisin ornais Elvup. Seenovia ira aussi chez les voisins « mais dans le cadre de partenariats ». Au milieu de ces alliances et fusions, les contrôles laitiers Elvup et Eilyps (Ille-et-Vilaine) restent attachés à leur indépendance.
Claire Hue
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