Le groupe Ermitage peut continuer à faire des envieux

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Stratégie. Les prix du lait élevés de cette coopérative régionale sont le juste fruit d’une stratégie pensée depuis longtemps.

Dans la coopération laitière, Ermitage fait figure d’exemple. Alors que d’autres découvrent depuis peu la recherche de valeur ajoutée (condition sine qua non pour bien payer ses sociétaires), ce groupe en a fait depuis longtemps son credo. La réussite de cette coopérative régionale, qui travaille dix fois moins de lait que Sodiaal, est due à son activité exclusivement centrée sur les fromages (pâtes molles et pâtes pressées) et à son mix-produit de moins en moins dépendant de l’emmental thermisé, peu rémunérateur.

Ce n’est pas pour rien que dans les années 1990, elle a mis le pied en Franche-Comté pour acquérir un nouvel outil industriel (fromagerie Schneiter) et grossir sa collecte de lait standard. Mais surtout pour entrer dans les filières AOP comté et morbier. Ermitage, c’est aussi une stratégie d’investissements réguliers pour rendre ses outils compétitifs et enrichir sa gamme de produits. Sur les dix dernières années, le groupe aura investi 87 millions d’euros, dont 25 millions en 2014, marqué par la construction d’une tour de séchage sur son site historique de Bulgnéville (Vosges) pour travailler son lactosérum… Le bout de la boucle pour un industriel du fromage. Ses sociétaires historiques de l’ULV et ses partenaires francs-comtois UAC-CLFC touchent depuis longtemps les dividendes de cette stratégie gagnante. Et ça continue. D’après notre observatoire, leur lait standard a respectivement été payé sur les quatre dernières années, 28 € et 21 € de plus que celui des « Lactalis » ou des « Sodiaal ». De quoi faire des envieux et laisser des regrets à ceux auxquels l’Ermitage avait tendu la main.

Des compléments de prix qui font la différence

L’écart tient surtout aux ristournes, fruits de la performance du groupe. Sur cette période, elles tournent, d’après notre chiffrage, autour de 18 €/1000 litres pour l’ULV, et 11 € pour l’UAC-CLFC (lait à 38/32, super A). Et cela sans nuire au résultat net sorti. Depuis cinq ans, il avoisine 10 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 350 à 386 millions. Nul doute que Sodiaal signerait sur-le-champ pour afficher ce ratio de 2,5 à 3 %. Le numéro un de la coopération laitière en est loin avec 0,3 % ! Sur 2017, les 9,3 M€ dégagés par Ermitage intègrent un prix du lait TPQC moyen de 385,77 € avec un complément de prix encore très intéressant (lire ci-contre).

Jean-Michel Vocoret
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Thomas Pitrel dans sa prairie de ray-grass

« La prairie multi-espèce a étouffé le ray-grass sauvage »

Herbe
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

Alsace Lait

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