La Bretagne s’engage dans la définition de son sixième programme d’action régional (PAR) dans le cadre de la directive nitrates. Si l’administration reconnaît les progrès accomplis depuis vingt ans, elle constate aussi que l’ensemble de la région reste en zone vulnérable.
Certaines contraintes ont été allégées. La croissance du cheptel n’est plus interdite dans les zones d’excédent structurel. Mais la préfecture pointe des risques de dégradation future du fait de l’agrandissement en cours des élevages laitiers.
Enfermer les vaches
La FRSEA s’inquiète des positions de l’administration et dénonce un manque de concertation. Ainsi, il est question de durcir le régime des JPP (jours de présence au pâturage) issu de la réglementation sur les installations classées. Cette disposition vise à calculer le nombre d’heures de pâturage sur la base d’un ratio entre la surface et le nombre d’UGB. La modification envisagée concerne la définition de seuils, ce qui, selon la FRSEA, conduirait à disqualifier les élevages disposant d’une faible surface accessible par rapport à la taille de leur troupeau. « L’administration veut se lancer dans la chasse aux parcelles parking, analyse Christian Mochet, responsable du dossier nitrates à la FRSEA Bretagne. Cela va conduire les éleveurs de grands troupeaux à enfermer leurs animaux. »
Une aberration, compte tenu des attentes sociétales. À ces nouvelles contraintes, le syndicalisme préférerait des aides pour augmenter la surface de pâturage accessible (boviducs, échanges parcellaires).
Autre sujet de discorde, l’administration veut interdire la destruction chimique des Cipan (cultures intermédiaires pièges à nitrates) non gélifs. Et il est question d’imposer une zone tampon dans les zones humides lors de la rénovation des drains. « Il faudrait recréer des fossés à ciel ouvert, ce qui réduirait les surfaces et compliquerait l’entretien de ces zones », note Christian Mochet.
Considérant que ces nouvelles contraintes sont inacceptables alors que d’énormes progrès ont été réalisés, et à l’heure où le moral des agriculteurs est très bas, la FRSEA a claqué la porte lors de la dernière réunion.
Le texte final devrait être validé en septembre.
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