Le complément de prix de 2,26 €/1000 l sur les livraisons 2017 va un peu booster le prix du lait d’Eurial, la branche lait du groupe coopératif Agrial. Il devrait être versé sur la facture de juin des 3 800 adhérents qui produisent du lait de vache conventionnel. Sur la campagne 2017-2018, le troisième collecteur français apparaît dans le dernier tiers du classement de l’observatoire de L’Éleveur laitier (lire p. 28).
La coop affiche 348,52 €/1 000 l en Basse-Normandie et 341,15 € en Bretagne-Pays de la Loire (en super A, 33/42, froid compris). La filiale Eurial Ultra Frais fait un peu mieux : 343,26 € dans le Grand Est et 350,13 € en Haute-Normandie.
Le versement du complément de prix est une première. On se souvient que l’an passé, Agrial a instauré une ristourne annuelle sur le résultat de chacune de ses cinq branches. Seulement, pour la branche lait, le poids de la fusion des deux coop – l’ex-Eurial et Agrial – et le déficit d’Eurial Ultra Frais n’avaient pas permis un retour vers les adhérents.
Visiblement, cela va mieux, même si le groupe ne donne pas plus de détails. Mi-avril, les dirigeants ont uniquement indiqué son chiffre d’affaires : 2,3 milliards d’euros, soit 42 % du CA total. Le lait bio (62 Ml, objectif 140 Ml en 2022) et la filière chèvre (143 Ml, 170 Ml en 2022), qui ont le vent en poupe auprès des consommateurs, « ramènent de la valeur ». Le résultat net global 2017 d’Agrial s’élève à 63 M€. Cinq ans après sa création, la filière lait tâtonne encore pour trouver son modèle économique. Elle fait aujourd’hui le grand écart entre des produits soumis aux fluctuations de prix et d’autres confrontés à un recul de consommation.
Le projet de tour de séchage à Herbignac est en mode pause
On pense aux 40 000 tonnes de mozzarella produites à Herbignac (Loire-Atlantique) et aux 345 000 t de produits ultrafrais sous MDD. Sans oublier le milliard de litres collectés pour Savencia qui compose 45 % de son mix-produit. Les discussions pour le nouveau contrat devraient reconduire ce volume.
Eurial ne veut pas renoncer à sa politique de volumes. Elle a motivé son engagement dans la transformation laitière en 2012. « À condition de créer de la valeur ajoutée », insiste-elle. Elle vient de mettre en mode pause le projet de 75 millions d’euros sur la tour de séchage d’Herbignac. « Avec une matière grasse qui atteint des sommets et une poudre au plus bas, comment savoir si nous prenons une bonne décision. Nous préférons la différer. »
Mais une chose est sûre pour Eurial : les volumes et la valeur ajoutée passent par l’export.
Claire Hue
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