L’envoi, le 11 janvier, par BMG, importante société de négoce en lait, d’un courrier à ses livreurs annonçant un prix de base de 200 €/1 000 litres en février laissait présager le pire. Il est intervenu brutalement le 13 mars, avec un arrêt de collecte par l’entreprise dès le lendemain ! L’appel à la solidarité lancé aux laiteries n’a pas été entendu par toutes. Quelques-unes ont refusé des volumes de BMG, qu’elles réceptionnaient pourtant encore la veille.
Un nombre suffisant de transformateurs, notamment des coopératives comme Hochwald et DMK, s’est cependant déclaré prêt à collecter les 900 millions de litres en souffrance (3 % de la collecte nationale). Pour certains, des solutions transitoires ont été mises en place jusqu’au 1er avril, le temps de négocier des contrats fermes. Les plus chanceux ont déjà signé un engagement pour cinq ans.
Six semaines de collecte non payées
La faillite de BMG sanctionne d’avoir contractualisé du lait au prix du marché, tout en commercialisant un tiers, soit 300 Ml, sur le marché Spot. Le négociant n’a pas résisté au grand écart qui s’est creusé fin 2017-début 2018. Et ce sont surtout les éleveurs qui constatent les dégâts aujourd’hui. BMG n’a pas réglé six semaines de collecte. Des producteurs repris dans l’urgence ne touchent qu’entre 280 et 300 €/1 000 l. Les volumes bio sont payés en conventionnel, car les adresses des entreprises où ce lait était vendu ont disparu avec le négociant. Éleveurs et groupements vont devoir rediscuter directement avec des laiteries avec lesquelles BMG jouait, à leur grande satisfaction, les intermédiaires. La filière ne fera pas l’économie d’un débat national. Il est prévu le 18 avril.
Konrad Richter
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