Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Cet adage se vérifie chez Savencia. Ces cinq dernières années, son résultat net est à l’inverse du prix du lait français. Il collecte 3 milliards de litres en France sur les 4 milliards dans le monde.
Pour la première fois, en 2016, il a passé la barre des 100 millions d’euros de résultat tandis que le prix du lait plongeait sous les 300 €/1000 litres(1). A contrario, en 2014, année du prix du lait record, il affichait son plus mauvais résultat : 39,7 M€.
L’année 2017 n’est pas tout à fait sur ce schéma. Avec 92,9 M€, Savencia dégage son deuxième meilleur résultat depuis 2013. Il profite bien sûr d’un prix du lait de niveau moyen (de 324 à 335 €(1) selon les régions), collant ainsi à Lactalis et Sodiaal, ce qui fait grincer des dents l’AOP Sunlait.
La poursuite de ses efforts à l’international porte aussi ses fruits. C’est la deuxième année consécutive que la part du grand export dépasse les 30 % de chiffre d’affaires. Le fromager continue d’investir dans les innovations (snacking, fromages repas, communication digitale). Il conforte ses positions par l’achat du fromager russe Belebey. « Nous contournions l’embargo russe en important de nos filiales d’Amérique latine. Nous sommes désormais dans le pays. »
Quel niveau de prix du lait ces prochaines années ?
Le grand export compense le recul du marché français qui, lui, est sous les 30 % du CA. « Nos marges en France continuent de s’éroder. La guerre des prix entre les GMS affaiblit la filière française. C’est difficile à comprendre. » Le groupe fait allusion à la flambée des cours du beurre que les GMS « ont refusé de répercuter l’an passé ». Pour Savencia, cette envolée versus les cours bas de la poudre sera encore compliquée à gérer en 2018. Il est fabricant mais aussi gros acheteur de matière grasse. Cette volatilité ne facilite pas les discussions avec Sunlait sur un calcul du prix du lait. Leur résultat traduira le niveau qu’il accepte ces prochaines années.
(1) En qualité super A, 38/32, froid compris.
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