À l’image de celle de C’est qui le patron ? !, plusieurs démarches s’appuient sur les réalités de la production pour vendre le lait plus cher et répercuter la plus-value aux producteurs : s’agit-il d’une mode ou d’une vraie rupture ?
Olivier Mével : La filière laitière est en pleine recomposition aujourd’hui. Elle a laissé beaucoup de monde sur le bord de la route ces dernières années et certains éleveurs ont décidé de se prendre en main. Ils investissent le terrain du local, auquel le consommateur est très attaché et que la grande distribution n’a pas développé. Elle en a donc besoin pour renouveler son offre et satisfaire la demande. Ce sont des démarches claires et transparentes qui sont en train de s’installer sur le marché. La multiplication des initiatives confirme qu’il existe un lien durable entre le producteur et le consommateur. Comme la consommation est stable, le développement de ce segment se fait au détriment des autres. Les marques leader, Candia et Lactel, sont en recul. Cela montre aussi que la valeur du lait pour le consommateur est supérieure au prix payé pour les grandes marques. Ce qui légitime la montée en gamme défendue par Emmanuel Macron.
Les États généraux de l’alimentation (EGA) et le projet de loi qui en est issu peuvent-ils modifier en profondeur l’équilibre des relations commerciales ?
O. M. : Les préconisations issues de ces EGA peuvent, pour certaines, se révéler efficaces. Imposer le renversement de la construction du prix pour partir des coûts de production me semble être une mesure essentielle. On change de paradigme. Cela veut dire qu’une coopérative, par exemple, pourrait proposer des conditions générales de vente basées sur les coûts de production que le distributeur ne pourrait pas négocier. Il lui resterait le choix d’accepter les conditions ou non. Cela ne peut fonctionner qu’avec une offre regroupée et en s’appuyant sur une contractualisation éventuellement tripartite. Je ne nie pas l’importance des difficultés, mais c’est courageux et potentiellement porteur de progrès.
Pascale Le Cann
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