Même si on se sent intimement agressé dans son métier d’éleveur, il faut intégrer cette demande. Gaz à effet de serre, glyphosate, bien-être animal (BEA), etc., la société française dit de plus en plus haut et fort quel modèle d’élevage elle souhaite, au travers des ONG, des associations et des consommateurs. Impossible aujourd’hui de balayer d’un revers de main ses attentes. C’est le parti que prennent les professionnels de l’amont et de l’aval des filières d’élevage. Ils étaient en nombre mi-décembre à Rennes (Ille-et-Vilaine) au colloque sur le bien-être animal, organisé par le réseau de recherche RMT BEA. Ce n’était pas le cas des producteurs. C’est dommage car c’est de leurs pratiques qu’il est question.
Fédérer les acteurs
Le risque est qu’ils n’aient pas leur mot à dire dans la définition du bien-être animal et surtout qu’ils se voient imposer des conditions de production. Les ONG welfaristes, comme CIWF présente au colloque, elles, y travaillent activement. Pour élever le niveau dans les fermes, elles jugent plus efficace de signer des partenariats avec des enseignes de distribution et des industriels, coopératives comprises, plutôt que de discuter avec les producteurs. « Nous ne nous occupons pas de leur rémunération. Nous estimons que le marché suivra », a expliqué, au colloque, la fondation Droit animal, éthique et sciences.
Les entreprises de service s’emparent également du sujet. Néovia, groupe impliqué dans la nutrition et la santé animales, et l’organisme breton Eilyps testent actuellement une grille d’évaluation en élevage laitier. Afin d’éviter une multiplication des actions, des voix s’élèvent pour « emmener tous les éleveurs vers une démarche de progrès ». Une association, Ferme France, vient même d’être créée par deux consultants dans ce but. Terrena, Fleury Michon et Sodebo l’ont rejointe. Elle espère que le Cniel le fera aussi. Pourquoi celui-ci ne fédérerait-il pas lui-même les différents acteurs ?
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