La guerre des images

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Et si le délire anthropomorphique des L214 était un argument pour l’élevage familial ? Le colloque organisé par Ouest France sur le thème du bien-être animal a été l’occasion pour Brigitte Gothière, présidente de l’association, de rappeler sa profession de foi : « Notre fondement philosophique, éthique et moral est la remise en question du droit de tuer des animaux pour se nourrir. » Jean-Louis Peyraud, chercheur à l’Inra, avait pourtant rappelé le rôle de l’élevage dans le monde : « 30 % des terres sont des surfaces en herbe que seul l’élevage peut valoriser. Selon la FAO, 800 millions d’individus ne survivent que de cette activité. Un monde sans élevage est un non-sens écologique, car il est essentiel à la fertilité des sols, au stockage du carbone ou à la biodiversité. Enfin, la FAO a montré qu’une alimentation sans viande réclamerait plus de surfaces. »

Moins de 2 % de végétaliens

Si le jusqu’au-boutisme des activistes de la cause animale semble irrationnel, il soulève un vrai problème de perception de l’élevage par le grand public. Le sondage présenté par Christine Roguet, de l’Ifip, est très éclairant : il révèle qu’un sondé sur deux se déclare insatisfait des conditions d’élevage, mais surtout que la principale attente en matière de bien-être est l’accès des animaux à l’extérieur. Les pratiques mises en œuvre par Antoine Thibault dans sa ferme normande ont donc tout pour répondre à ces attentes. Ce youtubeur poste des vidéos, sous le pseudo Agriskippy, pour montrer la réalité de son métier « et ne pas laisser un boulevard à ceux qui montrent le pire ». Une approche pertinente car, toujours selon l’Ifip, les végétaliens sont moins de 2 % des personnes interrogées (80 % de femmes), alors que 38 % cherchent des modes de consommation alternatifs (bio, local, AOP) et 50 % attendent une meilleure prise en compte du bien-être animal. « On retrouve ces préoccupations partout en Europe, a conclu Marcel Denieul, ­président du Space. Nous attendons une délégation chinoise qui souhaite visiter des élevages bretons, car même dans ce pays, le montage de troupeaux à plusieurs milliers de têtes pose question. »

Jérôme Pezon

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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