Contrat. L’Ucafco ne sera plus liée à Sodiaal par un contrat de vente pour son lait conventionnel, mais par un contrat coopératif en devenant l’un de ses sociétaires à part entière.
Du tissu de fruitières coopératives haut-saônoises, il ne reste que deux entités : Pâturages Comtois (70 exploitations, 33 Ml collectés, 35 Ml transformés en pâtes molles, cancoillotte et AOP gruyère) et l’Ucafco, Union des coopératives d’affinage de Franche-Comté. Le nom est trompeur. En fait d’union, l’Ucafco est aujourd’hui une coopérative unique qui ne gère que le froid à la ferme et vend sous contrat les 95 Ml de lait de ses 220 exploitations sociétaires. Ce n’est qu’indirectement qu’elle est impliquée dans la transformation pour son lait sous signe de qualité (emmental grand cru, AOP gruyère, bio) qui pèse près de la moitié de sa collecte. Elle détient 50 % des parts de la SLFC (Société laitière de Franche-Comté). Née il y a plus de vingt ans du mariage à trois de l’Ucafco avec deux privés, Entremont SA devenu depuis Sodiaal (43 % des parts) et Milleret (7 %), la SLFC détient l’atelier de fabrication de gruyère à Loulans-Verchamp (Haute-Saône) et d’autres participations (1).
Pour sécuriser le débouché du lait standard
Ces relations historiques de la SLFC avec Entremont expliquent que l’Ucafco ait naturellement signé un contrat de vente de lait avec Sodiaal quand son partenaire privé est tombé sous sa coupe en 2010. Ce contrat vaut pour son lait sous signe de qualité, travaillé par Monts et Terroirs (filiale de Sodiaal dédiée aux fromages AOP et label). Mais aussi pour ses 50 Ml de lait conventionnel, moins séduisants aujourd’hui pour un transformateur. Pour sécuriser le débouché de ce lait standard et ne pas risquer une dénonciation de contrat, l’Ucafco vient de franchir un nouveau cap. Son assemblée générale a décidé ce printemps d’adhérer à Sodiaal. « C’est bien l’Ucafco qui adhère pour sa partie lait conventionnel, pas nos sociétaires individuellement », précise Philippe Trimaille, président de l’Ucafco.
Pour autant, ces derniers pourront bénéficier automatiquement, via leur coop, des éventuels compléments de prix Sodiaal. C’était aussi l’une des motivations de ce choix. À raison de 35 €/1 000 l de capital social, cette adhésion coûtera 1,75 M€ pour les 50 Ml concernés. L’investissement sera étalé dans le temps et réajusté en fonction des volumes livrés. Car il y a fort à parier qu’ils diminuent au profit du lait filière. La crise est passée par là. Des producteurs en lait standard sautent le pas vers le bio ou l’AOP gruyère dont le marché est porteur. Depuis un peu plus d’un an, 5 Ml ont changé de destination avec une meilleure rémunération à la clé (prix 2016 TQC : 300 € en lait standard, 374 € en emmental grand cru, 409 € en gruyère et 464 € en bio). Deux millions de litres devraient suivre cette année. Philippe Trimaille pronostique d’ici à 2020 une collecte revenue à 40-45 Ml en lait standard et 55 Ml en lait filière.
(1) La SFLC est actionnaire à 50 % de Terroir de Haute-Saône avec Pâturages Comtois. Elle détient 20 % de Terroir de Franche-Comté et Savoie, entité engagée à hauteur de 35 % dans Monts et Terroirs, la filiale de Sodiaal.
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