
Les producteurs de lait n’aiment pas les fluctuations de marché, le groupe Danone non plus. « Nous continuons de renforcer la résilience de notre modèle dans un environnement de plus en plus volatil », déclare Emmanuel Faber, dirigeant du géant mondial. Les achats de lait pour l’activité produits frais n’échappent pas à cette stratégie : « Nous avons mis en place un système de calcul du prix unique aux États-Unis et en Europequi protège les producteurs quand le marché est à la baisse et qui, pour Danone, modère la croissance du prix en période de hausse ». Il parle des coûts de production.
Concrètement en France, cela se traduit en 2016 ou début 2017 par le lancement de formules fondées pour la totalité (Centre-Est) ou pour la moitié (Basse et Haute-Normandie, Nord et Sud-Ouest) sur le coût de production, négociées avec les OP (lire p. 13). Le niveau de coûts retenu (sous les 330 €/1 000 litres selon nos sources) évolue régulièrement à partir d’indicateurs. Fin février, les adhérents de l’OP du Sud-Est étaient payés sur une formule transitoire. Les négociations pour une formule définitive étaient en cours. « Ces nouvelles formules permettent de revaloriser le prix de base 2016 de Danone Produits Frais France (DPFF) d’en moyenne 23 €/1 000 l », indique Sophie Godet-Morisseau, directrice des appros lait.
Baisse des volumes similaire en 2017
En contrepartie, face à l’excédent de collecte de 10 %, l’industriel demande un ajustement progressif des volumes OP par OP. Cela peut être des conversions bio ou des départs à la retraite non compensés. « De cette façon, nous enregistrons une baisse de notre collecte de 2 % en 2016 et prévoyons autant en 2017. »
Cet ajustement est également provoqué par le recul de la consommation de l’ultrafrais qui touche aussi Danone. L’une des clés pour en sortir est de proposer des produits qui répondent aux attentes sociétales. La réduction de l’empreinte carbone en fait partie. « C’est un enjeu majeur qui prendra du temps pour le mener correctement, insiste la directrice. Dans ce but, nous rejoignons la démarche Ferme laitière bas-carbone du Cniel qui affiche une réduction de 20 % en 2025. » Cinquante producteurs haut normands se sont engagés. L’objectif est de l’étendre à l’ensemble des livreurs d’ici à 2025 « en coconstruction avec eux ». « On verra comment la transcrire en valeur palpable pour eux. Cela fait partie des sujets abordés », indique Vincent Prolongeau, directeur de DPFF.
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