Embouteillé par la laiterie de Saint-Denis-de-l’Hôtel (Loiret) à partir du lait des 51 producteurs de la coopérative Bresse Val de Saône dans l’Ain (26 millions de litres collectés), le nouveau lait C’est qui le patron ? est en vente dans les magasins Carrefour. Cette marque, propriété du collectif antigaspillage alimentaire Les Gueules cassées, repose sur un concept marketing innovant. Le prix du lait consommateur (0,99 € par litre) et le cahier des charges (alimentation non OGM, trois mois de pâturage) ont été définis après l’interview de 6 000 consommateurs fréquentant les magasins Carrefour. Chaque brique achetée doit permettre de rémunérer les producteurs 390 €/1 000 l (prix de base).
Tout se jouera sur le succès commercial de la démarche
Du succès commercial de la démarche dépendra le volume de lait commercialisé. À défaut de s’engager sur un volume, Carrefour a promis de mettre le lait pendant au moins un an dans ses linéaires.
« Aux consommateurs de confirmer l’engagement exprimé dans le sondage, souligne Martial Darbon, le président de la coopérative Bresse Val de Saône. Plus ils achèteront ce lait, plus les producteurs seront rémunérés au juste prix. Nous souhaitons en vendre au moins sept millions de litres. »
À partir de janvier 2017, un second lait local, estampillé cette fois Lait des éleveurs de la Bresse et du Val de Saône sera mis en marché dans les Carrefour de la région Rhône-Alpes Auvergne. Le prix de vente de ce lait en bouteille n’est pas encore fixé.
« Les négociations sont en cours, précise Martial Darbon. Notre objectif est que ce lait rémunère les producteurs à hauteur de 350 €/1 000 litres (prix de base). » Ces laits UHT demi-écrémés parviendront-ils à se faire durablement une place parmi toutes les références déjà présentes en rayon ? « Nous savons que Carrefour a besoin de se refaire une image et une santé. Mais nous avons confiance. Notre nouveau partenaire LSDH, à qui nous livrons tout notre lait depuis le 19 septembre, a démontré sa capacité à valoriser le produit de ses fournisseurs. »
Pour les producteurs, l’espoir renaît. « Avec un lait payé depuis janvier à 205 €/1 000 litres (prix de base), on se noyait, témoignent Aurélie Payet-Maugerot et Régis Paquelet. Ça ne pouvait pas durer. » Depuis 2009, date du démantèlement de l’URCVL, la coopérative Bresse Val de Saône a particulièrement souffert. Affectés d’abord à la fromagerie de Leyment, ses 26 Ml de lait étaient vendus depuis sa cessation d’activité, en 2013, faute de mieux, à l’italien Alpicom, à un prix misérable.
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