Du maïs sec les pieds dans l'eau

Au nord du Pas-de-Calais, les précipitations en octobre ont atteint 300 mm, trois fois plus que la normale. L'engorgement des sols, suivi d'inondations, a pénalisé les récoltes et en particulier retardé les chantiers d'ensilage. Ces intempéries interviennent après un printemps froid et humide, déjà défavorable à l'implantation du maïs. Conséquence : 20 à 30 % de pertes dans le Boulonnais, des taux de matière sèche élevés (40 à 45 %) et des sols matraqués par le passage des engins. Face à l'impossibilité de rentrer dans les parcelles, certains ont reporté une part de l'assolement en maïs grain. « L'imperméabilisation des surfaces liée à l'urbanisation pose le problème de l'évacuation de l'eau vers la mer, explique Jean-Luc Dezecache, éleveur à Hames-Boucres. Dans les wateringues, zones de terres basses situées sous le niveau de la mer, le réseau de canaux n'est plus adapté et les terres agricoles servent alors de déversoir. »

Des trésoreries dans le rouge

Pour anticiper le déficit fourrager dans un contexte où la récolte des betteraves sucrières a, elle aussi, pâti des intempéries, la profession sollicite Tereos pour fournir en pulpes surpressées, en priorité, les éleveurs les plus touchés. « Son prix échappe heureusement à l'inflation des matières premières, explique Pascal Dumoutier, animateur FDSEA. Mais cette situation fait suite à deux années de sécheresse qui ont mis à mal la capacité des éleveurs à acheter des fourrages. On peut donc s'attendre à de la sous-réalisation. »