Le 1er septembre dernier et pour la deuxième année consécutive, les Jeunes Agriculteurs de l'Aveyron organisaient un « Agri-dating », réunissant 80 jeunes célibataires venus de tout le sud de la France. Quel est donc ce concept ?
« Le célibat des agriculteurs et des agricultrices est largement médiatisé par des reportages ou des émissions de téléréalité pas toujours flatteuses pour l'image de notre métier. En tant que syndicat, nous avons voulu nous saisir de cette problématique du célibat qui reste tabou. Notre volonté était de prendre la parole pour dire le bonheur qu'il y a de vivre à la campagne », explique Didier Massol, responsable de cet événement. Agri-dating, en référence au speed-dating des célibataires citadins ? « C'est tout sauf speed ! Et c'est ouvert à tous les jeunes célibataires de 18 à 45 ans qui aiment la vie à la campagne », assure Aurélie Fayel, l'animatrice JA 12. Car l'Agri-dating, c'est une journée entière organisée pour favoriser les rencontres dans une ambiance conviviale. Les inscrits (40 € pour les hommes, gratuit pour les femmes) se retrouvent d'abord autour d'un repas avec l'obligation de changer de place à chaque plat. L'après-midi, ils choisissent deux activités parmi la dizaine proposée : « Décryptage d'un filtre d'amour » (initiation à l'oenologie), « Trémoussage sensuel » (initiation à la salsa), etc. Ensuite, soirée-concert ouverte à tous publics, car l'Agri-dating se déroule dans le cadre d'Agrifolies, la fête annuelle des JA. L'édition 2012 a été particulièrement réussie avec 80 inscrits et une parité hommes/femmes quasi parfaite. Le bénéfice d'une communication dense et bien menée qui a utilisé les réseaux sociaux et un site internet contenant des messages décalés et humoristiques (parodie de la série « Bref »). La première édition de 2011 avait aussi connu un énorme succès médiatique avec plus d'une dizaine de reportages télévisés. L'Agri-dating étant volontairement ouvert à tous, les agriculteurs ne représentaient que 30 % des inscrits.
Cinq ou six couples formés
Et pour quels résultats ? « Nous n'avons aucune pression là-dessus. Mais le bouche à oreille nous a informés que cinq ou six couples se seraient formés ce jour-là », confie Aurélie Fayel. Et ce concept, propriété des JA 12, a été repris cette année dans le Puy-de-Dôme et les Pyrénées-Atlantiques. Au-delà de l'événement, le syndicat souhaite porter la réflexion sur ce thème du célibat. Des conférences avec des sociologues ont été organisées. « Nous voulons aussi interpeller les pouvoir publics. Car lutter contre le célibat, c'est d'abord préserver le tissu économique dans le milieu rural », explique Didier Massol.
DOMINIQUE GRÉMY
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