Le 4 avril à Boyer (Saône-et- Loire), de nombreux éleveurs s'étaient déplacés à la vente privée du cheptel du Gaec de la Natouze. Ils avouaient avoir du mal à comprendre les motivations des propriétaires. « Ici, il y a tout pour faire du lait », notait un visiteur en pointant les bâtiments dédiés aux 130 montbéliardes à haut potentiel. Naisseur d'Upas, une Micmac/Gardian d'exception très travaillée par Umotest(1)Ici, il y a tout pour faire du lait , et d'Equipe.fr, l'élevage est connu pour son implication au service de la race montbéliarde. 160 embryons ont ainsi été vendus sur la lignée d'Upas.
Les céréales moins contraignantes et plus rentables
À 54 ans, Gilbert Bontemps a dû se résoudre à mettre en vente son troupeau. Pas aussi passionnés que lui par l'élevage, ses collègues (59 et 40 ans) ont souhaité se séparer d'un atelier jugé contraignant et pas assez rentable. « En Val de Saône, souligne Jean-Paul, le frère de Gilbert, nous avons des sols à bon potentiel : 85 q/ha en blé et 110 q en maïs non irrigué. Notre souhait est de finir les quelques années qui nous séparent de la retraite dans de bonnes conditions, en recentrant l'activité du Gaec sur les cultures (330 ha environ) et les moutons (750 brebis sur 75 ha). » Quelques parcelles seront réservées à l'élevage d'une vingtaine de génisses par an. Le fait d'être seul à porter la responsabilité de l'atelier du lait a poussé Gilbert à accepter la décision du Gaec. « J'ai beaucoup donné physiquement. Depuis janvier 2011, je tenais le coup grâce aux stagiaires. » Gilbert a pris soin de préparer au mieux « cette cessation énorme » en s'entourant des personnes avec lesquelles il avait partagé sa passion (organisme de sélection, chambre d'agriculture…). Pas question de brader ses « filles » ni de mettre en danger leur future carrière. 68 femelles avaient déjà été vendues. « Seules les meilleures, triées par une commission indépendante, ont été présentées le 4 avril. » Toutes ont été vendues. 23 animaux génotypés mis aux enchères se sont échangés, en moyenne, à 3 311 € pour les vaches, et à 2 842 € pour les génisses (avec un record à 7 100 € pour une fille d'Upas/Tilleul JB/ Micmac). Lors de la vente sous pli cacheté, les transactions se sont établies à 2 097 € pour les neuf génisses et à 1 881 € pour les 44 vaches. « Une vente en soumission cachetée est facile à organiser et apporte une bonne plus-value. »
Une passion transmise
Outre la satisfaction d'avoir réussi une belle vente, Gilbert peut se féliciter d'avoir transmis sa passion à la nouvelle génération. Quatre jeunes de Saône-et-Loire ont acheté, en copropriété et pour la première fois, une jolie génisse génotypée. Par ailleurs, Emeline, l'une de ses filles, a repris quelques vaches et génisses. Ces animaux avec de la morphologie, destinés à faire des concours, intégreront l'élevage prim'holstein du compagnon d'Emeline dans l'Ain.
ANNE BRÉHIER
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