Depuis deux ans, Marcel Tuaux s'est engagé dans une démarche expérimentale pour semer d'anciennes variétés de maïs.
Sur mon élevage, je recherche d'abord l'autonomie », explique Marcel Tuaux, producteur de lait à Montours (Ille-et-Vilaine). Installé depuis vingt-deux ans, il a évolué vers un système herbager avec 3 ha de maïs. Lorsque l'Adage 35(1) a proposé d'essayer d'anciennes variétés de maïs comme alternative aux semences hybrides, il n'a pas hésité. Adage 35 mène une expérimentation avec Agrobio Périgord pour adapter ces variétés aux conditions bretonnes. Le travail est réalisé avec des variétés dites « population », c'est-à-dire qu'on laisse se reproduire librement. Elles produisent des individus tous différents dans des proportions variables d'une année sur l'autre. Ces variétés sont libres de droit de propriété.
En 2010, il a semé 12 ares de maïs population appelé Lavergne. Il s'agit d'une variété très tardive (indice 380), adaptée à l'ensilage. Auparavant, il a pris soin de réaliser un test de germination.
Sélection à la récolte
« L'objectif est de noter toutes les observations sur la croissance de la plante : vigueur au démarrage, date de floraison mâle, femelle, maladies, champignons… » La sélection des semences se fait à la récolte en fonction des critères liés aux besoins de l'exploitation. Il garde 20 % des épis pour ressemer. « Je récolte à la main en tenant compte de la taille des épis, de la maturité, et de la précocité », précise l'éleveur. Il faut compter huit jours de travail pour une personne. En hiver, les épis sèchent dans des cages grillagées. Pour pouvoir être égrené, le maïs doit avoir une humidité inférieure à 15 %. L'agriculteur ne traite pas les semences. L'an dernier, c'était la première année qu'il ressemait. Il a été agréablement surpris avec un rendement proche de 12 t de MS par hectare. Les résultats de l'analyse sont corrects : 0,96 g/kg de MS en UFL, 49 g/kg en PDIN, 71 g/kg en PDIE et 74,04 % en DMO. « Je vais faire des analyses régulièrement pour voir comment les choses évoluent, conclut-il. C'est plus contraignant que dans le système classique mais l'autonomie n'a pas de prix. »
ISABELLE LEJAS
(1) Agriculture durable par l'autonomie, la gestion et l'environnement
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