Après le regroupement des activités laitières industrielles et commerciales d'Eurial et Agrial en novembre, c'était au tour des coopératives elles-mêmes de fusionner, ce qu'elles ont fait fin mai. Les sept coopératives qui composent Eurial ont rejoint la bas-normande Agrial par fusion-absorption. Pour les premières, c'est l'assurance de s'adosser à un groupe multifilière solide (salades Florette, cidres, céréales, viandes). Pour la seconde, c'est la concrétisation de son ambition laitière affichée depuis plusieurs années. Collecter un milliard de litres pour Savencia ne la satisfaisait plus.
La branche lait d'Agrial s'appelle désormais Eurial et s'étend sur l'Ouest, l'Est, le Centre et le Rhône-Alpes. Elle collecte 2,65 milliards de litres de lait de vache. De quoi la hisser au troisième rang de la collecte française. « Dans un contexte libéral, nous, producteurs, ne pouvons compter que sur nous-mêmes », affirme Pascal Heurtel, ex-président d'une des sept coops. Message entendu 5 sur 5 par Pascal Lebrun, du giron Agrial et président de la nouvelle branche. « Il faut apporter de la valeur à notre production. La route ne sera pas facile mais nous sommes déterminés. » Les dirigeants partagent la même vision : trouver le bon équilibre entre développement des adhérents et prix du lait qui assure la rentabilité.
Gestion commune des volumes en 2017
La clé sera à l'international via le réseau de l'ex-groupe coopératif. Ils s'y attellent avec le projet presque ficelé d'une usine de mozzarella pour 300 à 400 Ml. De quoi donner des perspectives de volumes aux bas-normands qui se voient serrer les boulons. En plus du gel des attributions, Agrial maintient leur mutualisation jusqu'à la fin 2016, mais avec des pénalités de dépassement croissantes (de 200 à 1 200 €/1 000 litres). Dès janvier, les règles seront harmonisées. Les grandes lignes sont connues : passage à la gestion individuelle pour les Agrial, référence divisée par quatre pour tous, avec une dévalorisation progressive du prix selon le dépassement trimestriel.
Des prix du lait proches
L'autre chantier sera l'harmonisation du paiement du lait. Cela ne devrait pas être trop difficile. Le site prosdulait.fr montre, en juin, un petit écart de 1 €/1 000 l du prix moyen sur douze mois super A (2 € en décembre). Une réflexion sur une grille identique aux 4 600 coopérateurs (hors filiales Senagral et Guilloteau) s'engage seulement : « Elle va demander du temps. L'objectif n'est pas de payer moins mais différemment », indique Pascal Lebrun qui veut rassurer les producteurs, surtout les bas-normands pour qui le paiement de la qualité est un peu plus avantageux.
Pour les 850 producteurs de l'OP Senagral, une autre réflexion débute: devenir coopérateur ou rester en OP. Dans l'immédiat, ils négocient le renouvellement de leur contrat.
CLAIRE HUE
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