Pour Isabelle, Gilles, Pierre, Yannick et Pierre-Yves, il y a un avant et un après la grève du lait. Avant, ces producteurs du secteur de Saint-André-sur-Vieux-Jonc (Ain), tous livreurs chez Bressor (contrôlé par Bongrain), se connaissaient peu. Aujourd'hui, ils se voient régulièrement, impliqués dans le même combat : défendre ce modèle d'exploitation laitière familiale qu'à leurs yeux, la politique laitière de l'UE condamne.
C'est à ce titre qu'ils ont fait la grève du lait, comme beaucoup d'autres dans l'Ain en 2009. C'est pour cela qu'ils se sont impliqués dans le mouvement Apli. En tant que simple adhérent, à l'instar de Yannick Petitjean, 30 ans, associé avec son épouse et un autre JA (595 000 l de quota, 82 ha) ou de Pierre-Yves Chanel, 43 ans, qui avec un coup de main précieux de ses parents, exploite 103 ha et un quota de 290 000 l. D'autres y ont pris des responsabilités. À l'échelle nationale comme trésorier adjoint pour Pierre Champliaud, 50 ans, en EARL avec son épouse sur 140 ha avec 335 000 l de quota. Au niveau départemental comme président pour Gilles Dutant, 49 ans, qui gère avec sa femme un quota de 351 000 l sur 70 ha. Isabelle Guigue, en EARL avec son époux sur 120 ha avec 208 000 l de quota, est sa trésorière. « Nous refusons ce discours officieux qui nous dit que trois producteurs de lait sur quatre doivent disparaître. Le grand risque de l'industrialisation de l'agriculture où l'on nous conduit, c'est la mainmise par des tiers sur le contrôle de nos fermes. Comment voulez-vous, avec un prix du lait à 300 €/t, doubler ou tripler son quota sans recourir à des capitaux extérieurs. Et je ne parle pas de l'aspect travail ou transmission de tels outils », s'énerve Pierre. « J'ai choisi ce métier par passion. Mais quel intérêt si le seul avenir devant moi est de traire toujours plus de vaches ? Cela n'en vaut pas la peine », ajoute Isabelle.
JEAN-MICHEL VOCORET
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