« Mes vaches ne sont sorties que quatre jours »

« Fin juin, mes taries étaient toujours à l'étable au lieu d'être lâchées. »©  A.B.
« Fin juin, mes taries étaient toujours à l'étable au lieu d'être lâchées. »© A.B. (©)

Le Gaec de l'Épervière doit faire face, cette année, à des pluviométries historiques et à des crues de la Saône.

Au 28 juin, les 55 montbéliardes du Gaec de l'Épervière, à Gigny-sur-Saône (Saône-et-Loire), n'étaient sorties que quatre jours. Outre la pluviométrie excessive, le val de Saône a subi les débordements de la rivière. « Début mai, nous avons eu une courte fenêtre climatique. Nous avons semé une partie du maïs, et récolté du ray-grass et luzerne en enrubannage », précise Jean-Michel Ravet, associé du Gaec. Avec son frère Bernard et son neveu Jérôme, il exploite 340 ha de SAU, dont 200 ha de cultures(1), le reste en herbe. Les 70 limousines ont dû être rentrées deux fois. La dernière remonte au 16 mai. Ce jour-là, 40 millimètres de pluie étaient tombés d'un coup. « On a enlevé des veaux, on essaie de vendre des bêtes, mais le marché n'est pas rémunérateur. »

Une cinquantaine d'hectares de prairies ne pourront pas être récoltés avant fin juillet « s'il fait beau », estime Jean-Michel.

Des prés dédiés au foin encore sous l'eau le 21 juin

Le 21 juin, elles étaient encore sous l'eau. C'est sur ces prés que sont faits les foins pour les génisses laitières et les limousines. « Que va-t-on rentrer ? s'interroge l'éleveur. Sans doute un mélange de vieille et de nouvelle herbe avec de la poussière. Que donnera-t-on à manger aux allaitantes cet hiver ? » Jean-Michel s'inquiète de l'état de ses stocks : « Nous n'avons plus de paille. Heureusement, il nous reste de l'ensilage maïs. En foin, les réserves sont en train d'être consommées. » En année normale, l'exploitation rentre un millier de balles rondes.

À Gigny-sur-Saône, même les bâtiments sont humides. « Il faut curer souvent l'aire paillée des laitières. C'est du travail supplémentaire à une période de l'année où la plupart des bêtes sont habituellement dehors. Les deux heures de pansage des animaux, matin et soir, sont plus pénibles que l'hiver car on doit rationner. Ça porte sur le moral : ce n'est pas le travail de saison. Alors qu'on devrait être à plein dans les foins et dans la moisson, on tourne en rond. On attend de pouvoir rentrer dans les parcelles. Mais le temps reste instable et orageux. Le 24 juin, 25 millimètres sont encore tombés. Les jours précédents, alors que le thermomètre est monté à 30°C, quelques hectares de maïs supplémentaires ont pu être semés. Mais on ne pourra pas semer tout ce qui manque. Certaines parcelles, prévues en particulier en soja, ne pourront pas être emblavées cette année. » Parallèlement aux problèmes de cultures non semées et de fourrages non récoltés, l'urgence est de faire reconnaître les communes en état de catastrophe naturelle pour éviter que les aides Pac ne puissent être activées sur les parcelles non emblavées.

ANNE BRÉHIER

(1) Dans le cadre d'un assolement en commun avec deux exploitations voisines.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

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