Installé depuis 2008 à Saint-Didier-sous-Riverie, dans les coteaux séchants du Lyonnais, Bertrand Thizy travaille au sein d'un Gaec de cinq associés. L'exploitation est orientée sur le lait, avec un million de litres vendus à la coopérative Sodiaal, et sur les fruits (cerises, pommes, poires) commercialisés en coopérative et en vente directe. « Je suis fier de notre exploitation », souligne le jeune agriculteur dont le père a débuté avec sept vaches, un peu de fruits et de légumes. « Malgré les terrains séchants et morcelés peu productifs, la ferme a réussi à se développer. Comme tous les collègues, nous subissons de plein fouet la chute du prix du lait et croulons sous les mises aux normes. À la suite du regroupement de la ferme familiale avec une autre exploitation, le bâtiment paillé a été transformé l'an passé en logettes et modifié. Il faut investir dans une poche à lisier. La bonne récolte de fruits de l'an passé et la dynamique de la vente directe nous sauvent. La vente de vaches de réforme et de garde a soulagé la trésorerie. Il serait indigent de devoir réduire nos prélèvements. On a tous des prêts de maison ou des prêts JA. »
Bertrand apprécie le fait d'être diversifié. « Cela nous permet de sortir du monde des vaches et de penser à autre chose. Vendre une partie de nos fruits en direct est enrichissant et valorisant. Il faudra bien un jour que le travail et les investissements réalisés paient. »
« C'est sécurisant »
En attendant, il faut tenir le coup.
Les commandes groupées d'ammonitrate (120 t par an environ) et de phytosanitaires (pour les fruits depuis vingt ans) y contribuent. Le matériel géré en Cuma apporte un confort de travail. Le système d'entraide mis en place par une quarantaine d'exploitations moyennant une cotisation symbolique de un euro par an sécurise. « En cas d'arrêt maladie conséquent ou de décès, les voisins s'engagent à venir faire le travail gratuitement (hors marchés), précise Bertrand. Quand mon père s'est fait opérer, des collègues sont venus tailler les arbres fruitiers. Le collectif est sécurisant. Il aide à passer les coups durs, permet de faire des économies et favorise les échanges techniques. »
« Chaque année, on installe un jeune agriculteur »
« Notre commune est solidaire. C'est possible, car nous sommes encore nombreux : 60 agriculteurs dans 35 exploitations, sur 1 400 ha grâce à l'irrigation installée à la fin des années soixante-dix. Chaque année, on installe un jeune agriculteur. Ce n'est malheureusement pas le cas de toutes les communes de notre canton. Le monde appelle le monde. Plus on se serre les coudes, plus on parle ensemble et plus on fait de belles choses. Le groupe est un levier puissant. Dans notre Gaec, quand on se met à cinq sur les clôtures, ça dépote ! L'âge moyen des associés est de 40 ans. C'est aussi un atout pour garder le moral. »
ANNE BRÉHIER
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