Ron van Burgsteden suit sans rechigner la décision de sa coopérative de présenter une image durable, sans hypothéquer ses ambitions pour l'après-quotas.
A Leusden, dans la province d'Utrecht, au centre des Pays-Bas, l'exploitation laitière de Ron est d'une taille moyenne. Il s'est installé en 1997. Aujourd'hui, avec ses 65 vaches sur 44 ha, il travaille seul pour produire 525 000 kg de lait. Depuis l'acquisition d'un robot de traite en 2010, il a pris le temps d'investir dans le programme du lait durable lancé en 2011 par sa coopérative, FrieslandCampina. Le pâturage fait parti des mesures incitatives adoptées en 2012 par 75 % des associés coopérateurs. Si les vaches passent 120 jours par an, 6 heures par jour dans les champs, Ron touche une prime de 5 €/t de lait livré. « Mes vaches passaient déjà cinq mois de l'année dehors. Ça n'a été que du bénéfice. »
Au-delà des incitations, le cahier des charges se durcit. À l'horizon 2015, tout le soja contenu dans l'alimentation devra être certifié durable. Ron a déjà passé ses premières commandes. N'en utilisant que 12 t/an, il n'est pas inquiet pour le surcoût. Pour l'instant, rien n'est prévu concernant le maïs. Afin d'amener progressivement ses adhérents dans cette démarche, la coopérative a sélectionné dix axes de progrès qui rapportent à chaque éleveur des points. Tous les trois ans, les éleveurs choisissent parmi ces dix axes, deux nouvelles mesures qu'ils s'engagent à mettre en place. Pour le premier cycle triennal, Ron a préféré l'accueil de groupes scolaires et la préservation de la biodiversité. Puis il s'orientera vers la santé animale, répondant déjà à différentes exigences comme le contrôle salmonelle. Les agriculteurs sont incités à participer à des formations pour connaître les pistes du développement durable.
« J'attends la fin des quotas »
Comme la majorité des éleveurs néerlandais, Ron attend avec impatience la fin des quotas. Même si sa coopérative achète les excédents de ses adhérents, il refuse de payer des pénalités ou d'acheter des quotas supplémentaires (0,25 €/kg par année restant à courir). Mais dès 2015, il augmentera sa production de 20 %. Sa stabulation de 80 places peut encore accueillir une douzaine de vaches supplémentaires. « Si le prix des aliments n'augmente pas trop, en améliorant la qualité de la ration, je pense pouvoir gagner quelques dizaines de litres par vache », explique Ron.
Actuellement, son rendement est de 8 500 l/VL. Il ne perçoit pas les exigences du cahier des charges et les dix mesures durables de sa coopérative comme des freins à son développement, mais comme des contraintes justifiées par l'exigence du marché.
NADIA SAVIN
(1) Prix perçu/kg en 2012 : 0,3387 € de prix garanti + 0,005 € de prime pâturage + 0,023 € de distribution de bénéfices, soit 0,36 €/kg
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