C’est inhabituel pour nous, producteurs néerlandais. Début octobre, nous avons manifesté à trois reprises, provoquant d’énormes bouchons. Les deux manifestations à La Haye ont mobilisé 2 000 et 5 000 tracteurs. Mon fils, qui fait des études agricoles, a participé à deux rassemblements régionaux. L’application d’une décision de la Haute Cour de justice a provoqué notre colère. En mai, elle a donné raison à un parti écologiste qui dénonçait une protection laxiste des zones Natura 2000 contre les émissions d’azote atmosphérique. Il reproche une sous-évaluation de l’impact des projets soumis à autorisation. Le gouvernement a décidé de suspendre les autorisations de projets agricoles, mais aussi de projets industriels, routiers, urbains, qui sont dans les zones Natura 2000 ou à côté. Un nouveau calcul des émissions d’azote va être mis en place, que le syndicat LTO et certains experts contestent. L’impact est important sur l’économie car les zones Natura 2000 maillent notre pays. Nous ressentons une grande frustration. Nous avons fait de gros efforts ces quinze dernières années pour couvrir les fosses à lisier et l’enfouir, pour améliorer les bâtiments, etc. Le gouvernement réfléchit à créer des quotas d’azote par exploitation qui pourraient être achetés par les agriculteurs et les autres activités économiques. Cela signifie que des droits à produire sortiraient définitivement de notre secteur. Dans toute cette histoire, il y a une bonne surprise. Alors que notre profession est décriée, la population a apporté son soutien à nos manifestations. »
« Pour la première fois depuis longtemps, nous avons manifesté »
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