Dans les Hauts-de-France, à Steenvoorde (Nord), Danone investit près de 25 millions d’euros en vue de construire un site dédié à la fabrication des laits infantiles bio. « La capacité de transformation du site sera de 80 millions de litres par an, dont une partie en collecte auprès d’éleveurs de la région. Les premières productions sont prévues pour le second semestre 2021 au plus tard et la production va progressivement monter en puissance jusqu’en 2023 », précise Sonia Hour Pires, responsable de la communication chez Danone.
Pour approvisionner son usine, l’industriel prévoit un plan d’accompagnement à la conversion, dont les contours restent à préciser avec l’OP Danone. La conversion des producteurs livrant à Danone dans le Nord est par ailleurs un moyen de réduire les excédents de lait de la collecte conventionnelle : « Danone collecte aujourd’hui dans les Hauts-de-France 25 % de lait additionnel à ses besoins réels en usine. Nous souhaitons adapter les volumes à hauteur de nos besoins et des nouvelles attentes des consommateurs. Le développement du bio est une des alternatives pour répondre à cet enjeu. L’objectif est d’accompagner le maximum de nos producteurs partenaires dans la conversion vers l’AB. »
Un potentiel de conversion dans les zones herbagères
Avec ce projet, la production laitière bio pourrait ainsi fortement augmenter dans une région où seulement 2,2 % de la collecte de lait est certifiée, c’est-à-dire environ 200 exploitations. C’est également une volonté portée par la Région Hauts-de-France qui soutient ce mode de production à travers plusieurs mesures : financement de l’accompagnement collectif et individuel des porteurs de projet, remboursement des frais de certification ou encore aides à l’investissement bonifiées. À l’échelle de ce territoire, Danone évalue le potentiel de conversion entre 30 et 40 producteurs. Les volumes de lait manquant devront venir de la zone de collecte Danone en Normandie ou être achetés à Biolait. « À court terme, ce chiffre paraît trop ambitieux, sachant qu’il faut en moyenne deux ans de réflexion avec les éleveurs avant de franchir le pas, auxquelles il faut ajouter encore deux années de conversion », estime Sylvain Desrousseaux. À titre d’exemple, le conseiller de l’association Bio en Hauts-de-France rappelle que la Prospérité Fermière atteint aujourd’hui le chiffre de 30 producteurs bio ou en conversion, qautre ans après le lancement d’un plan de conversion ambitieux. « Ce projet industriel de Danone est néanmoins une très bonne nouvelle pour le développement de la bio dans la région. Il représente par exemple une opportunité pour un petit groupe d’éleveurs du pourtour de la métropole lilloise jusqu’ici sans solutions de collecte, de concrétiser leur projet. Mais le principal réservoir se trouve dans les zones plus herbagères du Boulonnais ou de l’Avesnois. »
Jérôme Pezon
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