Le SNIA (Syndicat national des industries de la nutrition animale) a affiché sa résolution à atteindre les objectifs de décarbonation de l’élevage, sans décapitalisation du cheptel, lors de sa conférence de rentrée du 30 août. La question posée en filigrane est celle de la compatibilité du maintien de l’activité d’élevage et les stratégies nationales et européennes de décarbonation. Dans un contexte d’augmentation notable des importations de viande, en hausse de 11,7 % en 2022, et d’un recul de l’autosuffisance pour certains produits animaux, le Snia privilégie la voie de l’amélioration de l’efficience de l’alimentation animale pour réduire les émissions de l’élevage.
La mesure des émissions de l’élevage
« La décarbonation de l’élevage ne passe certainement pas par la décapitalisation et la perte de la souveraineté. Nous ne sommes plus autosuffisants dans presque toutes les espèces, et l’augmentation de la consommation de viande profite aux importations », déplore Philippe Manry, vice-président de la Snia
Afin de pouvoir accompagner cette décarbonation, le syndicat s’appuie au préalable sur une évaluation précise des émissions de GES associées à l’alimentation animale. L’empreinte carbone des entreprises du secteur a donc ainsi été quantifiée, avec notamment l’achat des matières premières, s’élevant à 17 Mt CO2. La performance nutritionnelle des aliments composés est un autre axe fondamental en vue de l’amélioration de la performance environnementale de l’élevage, au même titre que la maîtrise des rejets.
Améliorer la performance environnementale
Concernant les activités en amont, l’organisation s’est fixé comme objectif de substituer les matières premières ayant un fort impact GES. Il est ici notamment question du soja déforestant qui serait ainsi exclu de la fabrication des aliments composés. Un engagement collectif a été pris dans ce sens dans le cadre de la charte Duralim afin d’anticiper le règlement de l’UE de réduction par palier débutant à 50 % en 2023 jusqu’à 100 % en 2025 équivalant à une diminution de 1,5 Mt eq CO2 par an.
Le Snia entend également optimiser la performance environnementale des entreprises, en favorisant l’adoption d’un système de management de l’environnement (SME). Les autres pistes étudiées sont la décarbonation des flux logistiques, en développant le transport fluvial et ferroviaire, ainsi que les carburants alternatifs et l’amélioration de la performance énergétique des usines.
« Il y a également une mise en cause des fermentations entériques et nous travaillons depuis des années afin de trouver des solutions nutritionnelles pour limiter les émissions de méthane », poursuit le responsable de la Snia. À cela s’ajoute une meilleure gestion des emballages sur la durée passant par la création en juillet 2023 de Valoralim, filière de collecte de recyclage des emballages sous le contrôle des syndicats de la nutrition animale tablant sur une réduction de 699 kg CO2 eq par an par tonne d’emballage collectée.
« Nous avons besoin de savoir quelles sont les ambitions pour soutenir l’élevage en France. Elles ne semblent malheureusement pas clairement affichées par les intervenants du marché aujourd’hui. Nous voulons garder le nombre d’éleveurs et nous sommes capables de développer des solutions, même avec des conditions économiques faibles, c’est notre ambition », conclut François-Christian Cholat, président du Snia.
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