Un rationneur pour être autonome à moindre coût

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L'application Optim’Al permet de concevoir des rations avec une meilleure autonomie protéique et d’en évaluer les impacts économiques.
L'application Optim’Al permet de concevoir des rations avec une meilleure autonomie protéique et d’en évaluer les impacts économiques. (© S.CHAMPION/ARCHIVE)

Diffusée par l’Idele, l’application Optim’Al est un outil d’aide à la décision qui calcule des rations optimisées et permet d’évaluer le prix d’intérêt des aliments en vue d’affiner sa stratégie d’alimentation.

La première version d’Optim’Al était un outil Excel d’optimisation économique des rations pour bovins, conçue en 2014 par l’Association française de zootechnie (AFZ) et l’Idele : à partir d’une approche basée sur le prix des aliments et leur valeur nutritionnelle, il calcule la ration la moins coûteuse selon différents scénarios préétablis.

Dans le cadre du programme Cap Protéine, dédié à la souveraineté française pour l’approvisionnement en protéines des élevages, une nouvelle version a été développée toujours en partenariat entre l’AFZ et l’Idele. Elle permet d’optimiser la ration sur le plan économique, mais aussi sur celui de l’autonomie protéique.

Des objectifs d’économie ou d’autonomie

« Optim’Al peut désormais chercher à réduire la dépendance protéique de l’exploitation, tout en maximisant la marge alimentaire. De plus, cette nouvelle version intègre les nouveautés Inra 2018 (Systali) qui prennent en compte les lois de réponses animales. Ainsi, Optim’Al va pouvoir calculer le produit lait attendu et la marge sur coût alimentaire, souligne Alice Berchoux, chargée de projets en production laitière à l’Idele. Cela va permettre à l’utilisateur d’évaluer l’incidence économique de cette autonomie pour le guider dans ses choix stratégiques. » Optim’Al est complémentaire du logiciel INRAtion utilisé en routine. Il se positionne plus comme un outil de pilotage technico-économique. Comparativement à un rationneur classique, l’optimisation se fait sur la recherche d’un coût de la ration minimal : c’est-à-dire que l’outil va choisir parmi une liste d’ingrédients disponibles (fourrages, concentrés, minéraux) les mieux adaptés aux besoins du troupeau dans un contexte économique donné. Une seconde option consiste à optimiser l’autonomie protéique de la ration : l’outil va alors privilégier le choix de matières premières locales, régionales ou françaises. Enfin, il est possible de combiner ces deux options, pour rechercher la ration la plus autonome et la moins coûteuse.

Le système d’alimentation Inra 2018 permet à Optim’Al d’évaluer la production attendue de lait par vache et les taux (TB et TP). « C’est l’intégration des lois de réponse laitières qui va ensuite permettre au logiciel de proposer un bilan technico-économique comprenant le calcul de la recette laitière attendue et la marge sur coût alimentaire des différents scénarios retenus », souligne la conseillère.

Prix d’opportunité pour chaque aliment

Optim’Al est dédié à une alimentation 100 % à l’auge. Il analyse les différents scénarios selon trois étapes.

  • L’évaluation des besoins. Dans un premier temps, l’utilisateur renseigne les caractéristiques du troupeau (taux de primipares, rang de lactation, poids moyens, note d’état corporel, potentiel de production…) afin d’en définir les besoins. À ce stade, il va aussi renseigner le prix de base du lait 38/32, et le prix des points additionnels de TB et de TP.
  • Les ingrédients de la ration. La deuxième étape consiste à saisir les ingrédients disponibles sur la ferme et ceux qui potentiellement le sont localement, leur valeur alimentaire et leur prix. « L’utilisateur peut créer ses propres aliments à partir des analyses, ou importer des données issues de la base ou du logiciel de rationnement Rumin’Al. » C’est le moment où l’utilisateur peut paramétrer des taux d’incorporation maximal et minimal de chaque aliment, en fonction de ses stocks, ou d’un cahier des charges spécifique.
  • Les contraintes de rationnement. Une fois les ingrédients saisis, l’optimisation de la ration se base sur les recommandations techniques Inra, mais l’utilisateur peut définir des contraintes supplémentaires : pourcentage mini et maxi de MAT, de concentré ou d’amidon, taux de couverture des besoins en UFL et PDI…

Sur cette base, Optim’Al va proposer une ration optimisée. Pour chaque ingrédient, même ceux non retenus dans un contexte donné, un niveau d’incorporation minimal et maximal est calculé en fonction de leur prix d’intérêt.

Parallèlement, Optim’Al propose un bilan technico-économique qui permet de comparer différents scénarios. Cela permet, par exemple, de revoir la stratégie d’achat en fonction de l’évolution de la conjoncture économique ou de l’état des stocks, sans nuire aux performances ou à la marge. Les aliments étant aussi caractérisés par une valeur d’autonomie selon leur valeur MAT et leur origine, un score de dépendance protéique est attribué à la ration. Enfin, le calcul des pertes azotées permet de faire un diagnostic nutritionnel et environnemental de la ration.

L’application est désormais disponible en ligne et l’Idele propose, depuis le mois de mai, des formations de prise en main de l’outil, principalement à destination des conseillers, vétérinaires ou enseignants.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

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