L’OP Bel s’engage dans une stratégie laitière bas carbone

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Initiative. L’organisation de producteurs Bel prend à son compte le défi climatique. Une démarche dans le prolongement de son cahier des charges Mon BB Lait, qui servira d’abord son image.

Depuis 2017, l’Association des producteurs Bel de l’Ouest est engagée sur un cahier des charges Mon BB lait (Mon Bon Lait Bien produit !), construit sur trois piliers : une plus juste rémunération des producteurs, le pâturage des vaches (plus de 150 jours par an) avec des éleveurs formés au bien-être animal et enfin, l’obligation d’une alimentation sans OGM. En contrepartie, Bel négocie un prix de base annuel à 350 €/1 000 l, complété d’une prime de 15 €/1 000 l pour le non-OGM et de 6 €/1 000 l pour le pâturage. Aujourd’hui, 100 % des 765 adhérents sont en zéro OGM et 98 % pâturent.

L’initiative bas carbone lancée en 2021 est le prolongement des trois piliers précédents. « Face aux attentes sociétales et à l’aube de nouvelles règles européennes, via le Green Deal et la future Pac, nous voulons, par notre engagement, démontrer que l’élevage est une solution pour stocker du carbone et relever le défi climatique », insiste Yoann Lézé, vice-président de l’APBO. L’association a commandité une enquête auprès de Seenovia pour quantifier les effets induits du non- OGM sur l’empreinte carbone des adhérents. Résultat : une baisse moyenne de 29 % des quantités de tourteau de soja par exploitation entre 2018 et 2020, soit l’équivalent de 5 843 t de CO2 non émises.

La démarche carbone de l’APBO débute par un diagnostic CAP’2ER initial, suivent deux jours de formation « climat », et une demi-journée de conseil individuel qui aboutit à un plan d’action. Il est programmé un diagnostic CAP’2ER final au bout de cinq ans. 440 élevages se sont déjà engagés dans cette démarche ; l’objectif est de 100 % des adhérents en 2023.

Pas de prime supplémentaire

Il faut noter que cet engagement collectif de l’APBO n’apportera aucune prime supplémentaire de la part de Bel, qui avait introduit en 2021 un ajustement conjoncturel induisant une baisse du prix du lait de 15 €/1 000 l au printemps. « Ce sera pour nous un argument supplémentaire dans les négociations à venir avec l’industriel. » Mais cette démarche pourrait-elle augmenter le coût de production des éleveurs ? « Les études montrent que s’engager dans cette voie améliore souvent l’efficacité du système. »

En complément de cette stratégie bas carbone, l’APBO s’est portée candidate en tant que porteur de projet pour l’obtention d’une labellisation carbone selon le cahier des charges France Carbon Agri Association. Cela afin de permettre à ceux qui le souhaitent de valoriser leurs efforts en facilitant leur accès au marché du carbone. « Aujourd’hui, l’APBO accompagne 85 fermes dans cette démarche de labellisation qui, au terme des cinq ans, rémunérera à 30 € la tonne de carbone économisé. Le gain estimé varie de 5 000 € à 12 000 € par élevage. »

Dominique Grémy
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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