« Nous voulons que la viande produite et consommée en France ne contribue pas à la déforestation », rappelle Jean-François Arnauld, président de Duralim, à l’occasion de la première conférence de presse de cette structure créée en 2016. Constituée par les acteurs privés de la filière nutrition animale, allant des éleveurs aux distributeurs en passant par les importateurs et les producteurs de céréales, l’organisation a annoncé le 2 juillet la mise en place d’un observatoire destiné à mieux évaluer la déforestation importée dans l’alimentation animale.
Le soja brésilien dans le viseur
Aujourd’hui, les animaux d’élevage consomment au total 100 millions de tonnes de fourrages et concentrés, dont 30 Mt de concentrés. Sur ces concentrés, on compte 3 Mt d’équivalent graines de soja. Or, seul le soja peut, potentiellement, être responsable de la déforestation, lorsqu’il est importé du Brésil.
Elaboré par le Céréopa (le Centre d’étude et de recherche sur l’économie et l’organisation des productions animales), l’observatoire présenté par Duralim a donc pour objectif de mesurer la part de soja dans l’alimentation du bétail français, de quantifier la part de soja qui ne présente aucune garantie sur le risque de déforestation, et d’individualiser le risque de déforestation lié au soja.
Ainsi, la partie de soja brésilien non sourcé ne représente que 2,2 % de l’alimentation totale des animaux d’élevage en France, explique Patricia Le Cadre, du Céréopa. Soit l’équivalent de 0,57 Mha au Brésil (représentant 1,5 % des surfaces récoltées au Brésil en 19/20).
Zéro déforestation importée en 2025
Pour répondre à l’objectif fixé par la filière nutrition animale française, à savoir « zéro déforestation importée en 2025 », il faut donc sourcer ce soja aujourd’hui sans garantie pour lever les incertitudes. En effet, ce soja sans certification n’est pas pour autant cause de déforestation : il est donc indispensable de le tracer pour déterminer quelle est réellement la part de déforestation dans l’alimentation animale en France.
Cet observatoire sera reconduit chaque année, avec une méthodologie évolutive. Il a également été présenté au ministère de la transition écologique, avec l’ambition de contribuer à l’action du gouvernement dans la lutte contre la déforestation importée.
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