Désialis présentait au Space 2018 son ouvrage « La fibre dans les rations des vaches laitières ». L’occasion d’interroger Michel Vagneur, vétérinaire et consultant en nutrition animale sur le rationnement. Selon lui : « il faut trouver le bon compromis pour apporter de la fibre et ainsi éviter l'acidose mais sans déconcentrer la ration ».
[Interview] Michel Vagneur, vétérinaire et consultant en nutrition animale, donne quelques conseils de rationnement sur l'apport des fibres
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« Le rôle de la fibre dans les rations est incontournable ! », voici ce qu’assure Michel Vagneur, docteur vétérinaire et consultant en nutrition animale. Habitué du terrain, il affirme qu’il existe deux façons d’appréhender la fibre : sous la forme physique ou chimique. C’est ce qu’on retrouve dans l’ouvrage « Les fibres dans les rations des vaches laitières » proposé par Désialis et auquel il a contribué : la fibre chimique fait référence à ses valeurs alimentaires et la fibre physique à la taille et forme des particules déterminées par tamisage.
Tamiser et analyser les fibres pour caler la ration
« Grâce au tamisage, on a fait une grosse avancée sur le plan pratique sur le terrain, explique l’expert. Il faut en effet éviter les particules de moins de 4 mm qui ne font pas du tout ruminer et les trop longues particules qui font de l’encombrement et risquent d’être triées. Après avoir défini les tailles particulaires, il faut trouver une partition entre de la fibre molle (ensilage d'herbe par exemple) qui est souvent plus riche en énergie et du plus piquant qui est un peu moins riche. Ça se résonne plutôt ferme par ferme et selon les niveaux de production. Le tamisage permet aussi de vérifier l’existence de refus et le tri par les vaches. »
Pour ce qui est du côté chimique, Michel Vagneur indique : « C’est l’analyse des fourrages qui nous permet de faire le calcul de ration. La première chose à regarder est d’ailleurs le taux de cellulose car c’est la valeur la plus utilisée en France ; on veut des rations à plus de 17 % de CB. Le NDF, l’ADF et le taux de lignine, suivant les niveaux d’analyse, sont extrêmement intéressants à considérer pour la partie calculée. »
La fibre est indispensable mais ne doit pas déconcentrer
À la question : « vaut-il mieux incorporer la fibre dans la ration ou plutôt la laisser en libre-service (type une botte de foin à disposition) », le vétérinaire répond : « Il est plutôt conseillé d’avoir des rations équilibrées à l’auge, qu’elles soient complètes ou semi-complètes et je recommande de laisser un peu de foin à disposition en surveillant sa consommation. »
Sur des rations fortes en ensilage de maïs, Michel Vagneur préconise de d’abord déterminer le niveau de production et les objectifs de l’éleveur ainsi que les ressources de la ferme afin de choisir la fibre qui correspondra le mieux : « Les ensilages, les foins et les enrubannages d’herbe sont intéressantes mais on peut aussi se tourner vers des luzernes déshydratées brins longs par exemple. » Pour ce qui est de la technique du Shredlage, il insiste plutôt sur le grain : « Cette technologie est très intéressante concernant le broyage du grain. La longueur de coupe, en revanche, doit se raisonner. Je préfère une coupe de 10 à 15 mm. »
Pour augmenter la fibrosité de la ration, certains se tournent vers la paille voire même le miscanthus. Là-dessus aussi, l’expert a son avis : « La paille est un aliment à très faible valeur énergétique qui déconcentre donc la ration. Ça n’est pas très gênant sur des troupeaux à faible niveau mais ça le devient sur des troupeaux à haut niveau. Le miscanthus, je ne le préconise pas parce que c’est tellement ligneux que sa digestibilité est très faible. Il faut vraiment trouver un compromis entre la fibre qui déconcentre la ration et le manque qui peut conduire à l’acidose. »
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