En France, les zones de montagne représentent 22 % des fermes laitières et 15 % de la production, selon une récente étude de FranceAgriMer (1). Trois massifs concentrent 95 % du lait de montagne : le Massif central pèse 64 % des volumes, le Jura 18 %, suivi des Alpes avec 13 %.
Dans ces territoires, parfois en proie à un risque de désertification, l’élevage laitier joue un rôle économique majeur. L’emploi direct et indirect y est évalué à 9,8 ETP/Ml produits.
Des surcoûts de collecte à compenser
Or, dans le Massif central, on assiste ces dernières années à une substitution des vaches laitières par des vaches allaitantes. L’accentuation d’une telle tendance serait très préjudiciable : baisse de l’emploi, hausse de la production de viande sur un marché déjà saturé et perte de valeur ajoutée créée sur le territoire (le produit brut hors aides par hectare est trois fois plus élevé en élevage laitier).
Dans les massifs de l’Est, malgré les signes de qualité (85 % de la collecte), les éleveurs sont confrontés à de nouveaux défis : pyramide des âges, raréfaction de la main-d’œuvre, difficulté d’accès au foncier, recul de l’engagement collectif…
Pour préserver la dynamique laitière, plusieurs pistes sont évoquées : continuer à encourager la bio, renforcer les cahiers des charges, généraliser les démarches de régulation de l’offre. FranceAgriMer insiste sur le besoin de compenser les surcoûts de collecte (jusqu’à 60 €/1 000 l) et d’encourager l’emploi par des mesures fiscales. Dans le cas particulier du Massif central, il s’agit avant tout d’améliorer la valorisation du lait. En premier lieu, il faut renforcer l’identité de l’appellation « montagne » pour le lait standard, car les AOP auvergnates comblent leur retard avec des primes qui s’élèvent à 0,45 €.
(1) La filière lait de montagne et ses dynamiques.
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