S’engager ou non dans l’agrivoltaïsme, telle est la question que se posent certaines coopératives, selon Alizée Loiseau, responsable agrivoltaïsme à Agrosolutions. Lors d’une conférence le 5 novembre à Paris, organisée par La Coopération agricole et introduite par son président Dominique Chargé, la consultante et cheffe de projet a présenté les freins et limites des coopératives à s’engager « dans l’AgriPV ». « Projets pas assez rentables, manque de moyens humains, projets non dans leur cœur de métier, position idéologique, etc. », font partie, selon elle, des arguments des coopératives qui refusent d’investir dans ces projets (un tiers d’entre elles). D’autres y réfléchissent (un tiers), quand quelques-unes ont clairement sauté le pas, sous la pression de leurs adhérents. « Certaines coopératives sont apporteuses d’affaires, d’autres sont dans le codéveloppement (étude de faisabilité) et d’autres encore dans le co-investissement parfois sur vingt à quarante ans », relève Alizée Loiseau. Olivier Tillous-Borde, directeur du développement stratégique chez Euralis, tempère les propos : « Je ne peux pas dire que nous allons rester quarante ans dans ces projets en termes de capital, mais le retrait se fera en accord avec l’ensemble des partenaires. »
L’AgriPV devenu une commodité pour les banques
Une chose est sûre, comme le précise un représentant du Crédit Agricole : « Il n’y a pas de débat sur le financement d’un projet agrivoltaïque lorsqu’il est bien monté. C’est devenu une commodité. Nous sommes très vigilants cependant aux promesses de baux. Nous avons trop vu se développer un commerce autour d’elles. » L’AgriPV est rentable donc, mais long à mettre en œuvre. Pour Ugo Batel, directeur innovation et transition chez Oxyane, le développement de l’agrivoltaïsme peut largement se comparer à celui de la méthanisation « par une durée de développement des projets aussi longue et nécessitant des liens avec l’écosystème administratif local, la diversification des revenus que le projet apporte à l’agriculteur, l’acceptabilité du projet, une étape à part, et les doctrines locales ».
Des projets à la parcelle
Selon Ugo Batel : « Il n’y a pas de taille de projet idéale. C’est le projet agricole et son insertion locale qui va dire s’il est bon ou pas. Il s’agit de rester agile sur la taille des projets. Si le projet est très robuste sur le plan agricole mais non accepté sur le territoire, il ne marchera pas. […] Contrairement à la méthanisation, une filière qui roule aujourd’hui, l’agrivoltaïsme est encore en phase de construction. » Avec des investissements pour les coopératives de l’ordre d’une centaine de milliers d’euros à plusieurs millions, le risque principal pour les investisseurs est le démantèlement de la centrale si jamais la production agricole ne reste pas majoritaire sur le long terme, rappelle Alizée Loiseau. En élevage laitier, certains projets démarrent seulement, plutôt à titre de démonstration ou en lien avec la recherche. En élevage ovin, l’avance est nettement plus importante (gestion de l’herbe, machinisme, agnelage, etc.), « avec des éleveurs sollicités au moins une fois par semaine pour s’inscrire dans ce type de projet », selon l’union de coopératives Feder qui précise qu’« avec plus de 150 développeurs sur la France », il y a de quoi en perdre son latin. Certains d’entre eux sortent du lot aujourd’hui du fait de leurs technologies, des typologies de projets et de leurs valeurs. Des coopératives ont aidé à faire le tri.
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