Très connu pour ses paysages et ses réserves naturelles, le Zimbabwe est aussi une terre d'élevage. Dans ce pays situé au sud du continent africain, on cultive des fourrages et on produit du lait. Interrogé sur notre plateau TV au Sommet mondial du lait, M. Edward Warambwa est lui-même éleveur : « J'ai 160 animaux, j'en trais une centaine. Mes vaches produisent en moyenne 20 litres de lait par jour. »
Également président de l'association des producteurs laitiers du Zimbabwe, il explique : « On recense trois catégories de fermes : il y a quelques très grosses structures, d'autres de taille moyenne et enfn la majorité de très petite taille. » Là-bas, il n'est pas rare de rencontrer un éleveur de 5 vaches seulement.
Atteindre l'autosuffisance
« Nous sommes très determinés à produire du lait au Zimbabwe. » L'objectif du pays est d'atteindre les 130 millions de litres très prochainement pour couvrir la demande du pays. « On doit suivre la croissance de la population, rappelle M. Warambwa. Pour cela on se fixe une hasse de production de 15 % par an. »
La production de lait est soutenue par le gouvernement. Mme Patience Chadoka, directrice générale de l'association des producteurs laitiers donne quelques exemples : « Les petits éleveurs reçoivent des semences pour pouvoir cultiver leurs propres fourrages. Il y aussi un transfert de connaissance entre les agriculteurs plus développés et ceux à petite échelle. » Objectif : la montée en compétence pour une meilleure productivité.
L'association travail également sur l'attractivité des métiers : « Nous avons mis en place une politique d'inclusion pour encourager les jeunes et les femmes à s'investir dans le lait. » Le gros enjeu, c'est d'améliorer l'accès au financement pour les projets d'installation.
Améliorer la collecte du lait
Avec des fermes de toute petite taille, la collecte est assez compliquée à gérer dans le pays. Mme Chadoka explique : « Ceux qui ont cinq vaches ou moins doivent acheminer eux-mêmes leur lait aux points de collecte. Certains doivent parcourir de longues distances à pieds, et c'est d'ailleurs souvent des femmes. Quelques initiatives de la part d'ONG ont permis d'en aider quelques-unes, avec par exemple l'introduction de tricycles solaires, mais ça reste marginal. Nous avons vraiment besoin d'améliorer cet aspect de la collecte. » De plus, les infrastructures routières ne sont pas toutes très bonnes dans le pays.
Pour toutes les autres structures, elle détaille : « Il y a un organisme national chargé de la collecte du lait dans les exploitations, c'est une coopérative qui fait le lien entre les éleveurs et les transformateurs. On a plusieurs entreprises de transformation dans le pays et elles sont en capacité de répondre à la croissance laitière car elles sont actuellement à 60 % d'utilisation. »
Objectif : exporter !
Si les usines peuvent produire plus, tant mieux parce que la filière nationale est ambitieuse : elle souhaite atteindre les 400 millions de litres dans les prochaines années pour générer des exportations.
« Au vu de certains accords commerciaux – notamment un accord de libre-échange au sein du continent africain qui va bientôt entrer en vigueur –, il faut que les produits de Zimbabwe soient compétitifs. Le problème c'est qu'actuellement les coûts de production sont très élevés. On y travaille, la survie du pays sur les marchés en dépend », assure Mme Chadoka.
Le pays souhaite également dresser un cadre de durabilité des produits laitiers. Dedans, des normes de bien-être animal, un volet environnemental, et un autre sur la protection des exploitations et des opérations tout au long du processus de production laitière. « Cela concerne tous les acteurs : éleveurs, industriels et gouvernement. »
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