Le bœuf éthique était la première, et seule, entreprise à proposer une solution d'abattage de bovins à la ferme. Après plusieurs années à batailler pour lever les freins réglementaires, l'abattoir mobile est entré en service en août 2021. Un an et demi après son lancement, l'entreprise a été placée en redressement judiciaire le 29 novembre 2022. « Nous avons montré qu'il y avait une possibilité de rentabilité pour ce type d'installation, mais c'est la trésorerie qui n'a pas suivi », résume Emilie Jeannin, à l'initiative du bœuf éthique.
« En un peu plus d'un an, nous avons réussi à générer plus de 1 million d'euros de chiffre d'affaires avec 130 tonnes abattues. C'est le chiffre d'affaires qu'un abattoir réalise avec 1 000 t abattues » explique l'éleveuse, qui parvenait à atteindre cela grâce à la commercialisation de la viande. « Nous maîtrisions toute la chaîne, sauf la découpe. » Au final, 450 bêtes bourguignonnes seront passées par l'abattoir mobile.
Des soutiens en demi-teinte
Malgré les subventions des collectivités et des pouvoirs publics, Emilie Jeannin regrette que son projet n'ait pas davantage été soutenu. « On a été peu aidés, suffisamment pour qu'on puisse dire que nous avons été soutenus, mais pas assez pour que le projet perdure. Nous sommes le seul abattoir pour qui l'attribution des aides a été conditionnée à l'octroi de l'agrément sanitaire, déplore l'éleveuse à l'origine du projet. Les subventions qui représentaient environ 30 % de l'investissement ne nous ont été versées que cet été, alors que nous avions réalisé l'investissement en décembre 2020. » Le projet global aura nécessité un investissement de 1,8 millions d'euros, dont 1 million destiné à l'acquisition de l'abattoir mobile. L'installation se compose de trois camions permettant de reconstituer une chaîne d'abattage répondant aux normes d'hygiène et de sécurité.
Pour Emilie Jeannin, les relations avec leur prestataire de découpe n'ont pas aidé le projet à se maintenir. Une fois les animaux abattus, les carcasses étaient dirigées vers l'abattoir d'Autun, un abattoir public. Elle regrette que « les prestations facturées étaient supérieures aux barèmes fixés par la communauté de communes lors de la mise en place du projet ». Le contexte global, avec une installation en pleine crise sanitaire, et la tendance inflationniste n'auront pas aidé l'entreprise à perdurer.
En quête de repreneurs
L'éleveuse à l'initiative du projet est maintenant en quête de repreneurs pour l'unité d'abattage. « Nous avons montré qu'il était possible d'abattre des animaux éthiquement, nous avons réussi à faire évoluer la loi pour que ce genre de structures puissent exister, il serait dommage que cela ne profite pas », conclut l'éleveuse.
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